La reine de Poméranie
de Andrea Camilleri

critiqué par Kostog, le 20 octobre 2022
( - 52 ans)


La note:  étoiles
La madone de Vigata
Voilà un recueil de huit nouvelles qui devrait réjouir tous les aficionados du commissaire Montalbano. Andrea Camilleri abandonne son fameux commissaire épicurien, mais conserve la bourgade fictive de Vigata (Sicile), qui devient le centre de plusieurs récits dont l'action se situe approximativement dans les premières décennies du XXe siècle.

Il s'agit en quelque sorte de chroniques villageoises dont le ressort comique tient souvent du vaudeville. Leur saveur découle en premier lieu du caractère de la population locale, mélange de roublardise et de naïveté, de bondieuserie et de scepticisme, de calcul et de crédulité. Nul n'échappe par ailleurs aux élans du corps et du coeur, car la beauté d'une accorte jeunette est capable de mettre en échec les haines entre les familles les plus tenaces, de réveiller les célibataires les plus endurcis, même si le dénouement varie de la pantalonnade la plus drôlatique au drame inattendu.

Toutes les nouvelles sont bien ficelées, toujours drôles et incomparablement servies par la création langagière de Camilleri. Que ce soient expressions locales réelles ou inventées - peu importe -, ou les multiples trouvailles langagières, tout concourt à donner au récit une bonhommie paysanne partagée par toutes les strates de cette société, nobles comme paysans, bourgeois comme journaliers.

Andrea Camilleri se moque gentiment de la société sicilienne d'alors. Il est cocasse et facétieux, mais jamais railleur ou moqueur. Un vrai plaisir de lecture.