L’été sans retour
de Giuseppe Santoliquido

critiqué par Pacmann, le 23 janvier 2022
(Tamise - 59 ans)


La note:  étoiles
Drames dans l'Italie profonde
Nous sommes dans les Pouilles, l’ergot de la botte italienne, et bien que l’histoire se situe au début du 21ème siècle, cette région du monde apparaît encore très arriérée, à l’image de la mentalité des autochtones.

Sandro, personnage principal et narrateur, est un trentenaire qui à son adolescence est devenu orphelin, suite à l’accident de voiture de ses parents. Recueilli par la famille des Serraï, il est devenu infirmier à la ville, mais continue à habiter le village de Ravina, où le temps semble s’être arrêté. Ce village va devenir une scène où vont se dérouler de nouveaux drames.

L’auteur va construire son histoire en deux temps, en évoquant d’abord la situation personnelle du narrateur avant de poursuivre par une enquête policière en s’appuyant essentiellement sur l’aspect sociologique de cette affaire.

Dans une dramaturgie progressive, l’écrivain décrit les villageois comme des personnages frustres, imbus d’une homophobie primaire et habités par des certitudes d’une époque révolue.

Il confronte ce monde paysan qui va s’entrechoquer avec celui des nouvelles réalités télévisuelles et de la manipulation des informations.

Le style de l’auteur est assez dense et recherché, mais sans excès. Il trouve le ton exact et restitue assez bien ce qui devrait conduire soit à émouvoir les lecteurs, soit à les laisser pensifs après cette presque tragédie grecque réactualisée.