Les anquêtes d'Enola Holmes, tome 1: La double disparition
de Nancy Springer, Raphaël Gauthey (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 10 mai 2021
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Bon sang ne saurait mentir
Le jour de ses quatorze ans, la mère d’Enola Holmes s’enfuit du manoir familial de Ferndell Hall, laissant à sa fille quelques cadeaux d’anniversaire : un nécessaire à dessin, un ouvrage sur le langage des fleurs et un recueil de messages codés. Complètement désemparée, Enola lance un appel au secours à ses deux frères, Mycroft et Sherlock.

Eh oui, vous ne le saviez pas, mais Sherlock Holmes a une petite sœur, née de l’imagination de Nancy Springer ! Bel exemple de fan-fiction « professionnelle » puisque cette aventure n’est que la première d’une série qui compte à ce jour six volumes. L’histoire met un peu de temps à se mettre en place : il faut dire qu’il faut présenter le contexte et rendre vraisemblable l’existence de la petite dernière des Holmes !

On sent que Nancy Springer a voulu insuffler une touche de féminisme dans l’univers de Conan Doyle : la petite Enola est plutôt libérée et sauvage, ce qui provoque un décalage savoureux avec Mycroft, très « vieille-Angleterre », Sherlock comptant un peu les points. Mais pour notre plus grand bonheur Enola va rapidement échapper à la tutelle de son frère aîné et, en recherchant sa mère, participer évidemment à la résolution d’une enquête, car bon sang ne saurait mentir !

Il y a donc beaucoup d’humour dans ce récit, dont la cible est un jeune public (« dès douze ans »). L’autrice cherche à la fois à rester dans les codes holmesiens et à s’en détacher, avec ce personnage beaucoup plus expansif que son célèbre détective de frère. Enola Holmes, en farouche jeune fille indépendante, incarne en effet un personnage très dynamique. L’histoire sait se faire plus grave néanmoins, par exemple quand l’héroïne découvre les bas-fonds de Londres et sa misère, bien loin de l’image clinquante qu’elle pouvait en avoir.