Kérozène
de Adeline Dieudonné

critiqué par Beluga, le 3 octobre 2021
(Wezembeek Oppem - 58 ans)


La note:  étoiles
Un petit cabinet des horreurs sans intérêt
« Une station-service, le long de l’autoroute, une nuit d'été… Sous la lumière crue des néons…. ils sont quinze à se croiser, si on compte le cheval et le cadavre planqué à l’arrière d’un gros Hummer noir…. ». Le ton est livré sur la couverture du livre. Juliette, la caissière et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Julie, l’esthéticienne...: chaque personnage a son chapitre, mais l’ensemble n’a aucune cohérence. Il n’y pas vraiment de fil rouge ni de fin…

On dirait que l’auteure joue à un jeu dans lequel elle tire des cartes un peu fantasques qu’elle nous livre rapidement : une truie, un cheval, un meurtre, un représentant d’acariens, un couple de gynécologues, une danseuse de pool dance, un viol, un dauphin, une kalachnikov, un carnage…. Tout ça en 250 pages, le produit ne peut être que caricatural.

Le surréalisme de ces morceaux de vie amusera peut-être la part d’enfant qui est restée chez certains, mais j’ai malheureusement buté sur le côté grotesque qui ne m’a fait ni (sou)rire ni pleurer ni même réfléchir.

Heureusement, la plume glisse et les mots s’enchainent vite, ce qui permet de très rapidement faire le tour de ce petit cabinet des horreurs sans intérêt…

Extrait
« … Il y avait la maison de mes beaux-parents. Une maison rose. Ça, je m’en souviens. Elle était rose et elle sentait le désinfectant. Roger et Marie aussi. C'est comme ça qu'ils s'appelaient mes beaux-parents. Roger et Marie. Ils étaient gentils. Enfin je crois qu'ils étaient gentils. Je ne sais plus. Ils avaient un chat sans poils très moche. Géranium. Il était moche et son nom était moche. Mais ça je ne pouvais pas le dire à Olivier. Olivier c'était le fils de Roger et Marie. C'était mon mari. La peau de géranium était grise et fripée. Roger pétait… »