Vous parler d'elle
de Claire Castillon

critiqué par Clarabel, le 28 août 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Troublant
Le dernier roman de la bien-aimée Claire Castillon se résume à deux syllabes : trou-blant. On plonge dans cette histoire en apnée, on en ressort en fermant le livre, après l'avoir lu d'une traite. Les idées sont confuses, mêlées, embrouillées. On se demande si on a tout compris, si on n'a pas divagué... On retourne le livre et relit la quatrième de couverture et là j'ai le sentiment d'expirer. De saisir l'intention de l'auteur. Et de me frotter les yeux et de me pincer : non, tu n'as pas rêvé.
"Vous parler d'elle", c'est parler d'une jeune fille sans nom, qui parle d'elle à la première personne. C'est une enfant qui se réfugie sous le toit de sa maison, sous le toit de son enfance. De là, elle se cache et guette les bruits dans la maison. Et tour à tour elle va dégainer une litanie de souvenirs, de désordres réels ou imaginaires, de songes, de désespoirs. Bref, on ne sait plus trop si l'on est dans le vrai ou l'irréel. C'est ça le problème. Cette jeune fille parle de sa famille : une maman chérie qui travaille à la pharmacie, en habit de bourgeoise et les ongles peints de vernis. Un papa que sa soeur et elle se disputent l'amour absolu. Un petit frère qui souffre d'une paralysie du palais et ne peut plus parler pendant des années. Et puis il y a aussi les amours, essentiellement le Menteur. Et de cet homme, elle souhaiterait s'en débarrasser, régler ses comptes et se montrer la plus forte.
C'est bizarre, à la fois bouleversant et dérangeant. L'univers de Claire Castillon est bizarroïde, on s'aime trop fort, on se venge par coups bas et on se déteste à vie. On ne pardonne rien, jamais, et puis on s'en veut, on supplie d'être pardonné, en rampant. C'est proche de la perversion, mais c'est écrit en toute innocence. Comme si on n'y pouvait rien et qu'il fallait s'en excuser.
En somme ce roman, c'est la libération de cette narratrice de ses vieux démons, ses "pouilleries" comme elle dit. Elle les dépose, s'en débarrasse. Trop contente car ils l'habitent depuis trop longtemps. Et trop, c'est trop. Au lecteur, donc, de s'en saisir et de les prendre, les porter, mais ça ne leur ira pas car ce sont celles d'une autre. Evidemment.
Bof!!!! 7 étoiles

Un livre assez troublant, mais l'intrigue n'est pas très bien menée je trouve!!
Parfois on ne s'y retrouve plus!!!

Lepenseurfou - - 36 ans - 28 mars 2009


vous parlez vraiment d'elle? 7 étoiles

ce roman est une boîte de pandore qui s'ouvre par une petite fille, mais l'innocence ici n'est qu'une illusion perverse de l'auteur qui joue la narcose des profondeurs, se narrant elle-même, on passe de l'enfance à l'amant menteur sans préambule et vice versa, ce roman n'est pas pour le lecteur (l'est-il d'ailleurs) , non on assiste à une thérapie " catharsis" de la narratrice, des choses stupides côtoient la mort , des souvenirs semblant faux fricotent avec
des vrais où les faux sont vrais... enfin qui peut dire?
lecteur entre chez Claire, mais attention la clarté est celle d'une lampe torche ; elle n'éclaire que par endroit et peut vous éclabousser !
l'auteur vous fait visiter ses peurs avec l'adresse d'une enfant d'enfance, ne dit-on pas que la vraie vérité ou la vérité vraie sort de la bouche des enfants!
étrange, déroutant, fantasque, à lire si vous voulez connaître l'envers de la jolie tête d'un ange et ses démons!

JOIDéMO - - 59 ans - 31 juillet 2006