Noire précieuse
de Asya Djoulaït

critiqué par Fanou03, le 2 avril 2021
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Racines
Céleste, dont Oumou, sa mère, est une ivoirienne vivant à Paris qui a créé une chaîne de boutique de cosmétique visant un public africain, vient d’intégrer le prestigieux lycée Henri IV et rêve de « faire » Science Po. Elle aimerait que sa mère lui fasse ses racines qui sont à Abidjan, mais celle-ci refuse obstinément de l’emmener en Côte d’Ivoire. Qu’est-ce qui fait que Oumou, tout en étant fière de sa culture, semble pourtant rejeter son passé ?

J’ai bien aimé Noire Précieuse qui parle du rapport parfois ambigu et paradoxal qu’on peut avoir vis à vis de ses origines. C’est le cas de Oumou qui tout en se revendiquant indépendante et africaine au fond de son cœur (elle parle le Nouchi, l’argot ivoirien, mélange de français et d’expressions locales, cuisine ivoirien, etc...) rejette aussi, paradoxalement cette origine, faisant bien peu de cas de la vie à Abidjan et surtout s’étant, plus jeune, dépigmenté la peau à l’aide de puissants – et dangereux - produits, cédant à une mode malheureuse qui fait que plus les jeunes filles noires ont la peau claire, plus elles sont séduisantes.

Si les passages qui évoquent les amitiés lycéennes de Céleste m’ont paru un peu plus faible, la description pudique et sensible des relations entre Oumou et Céleste, commençant à poser des questions à sa mère sur son passé et ses origines, est la partie la plus émouvante et la plus intéressante du roman. L’ambiance du 18ème arrondissement de Paris et du quartier de la « Petite-Afrique » est quant à lui particulièrement bien rendu également, avec son animation, ses commerces. Les dialogues savoureux retranscrits dans le ce français métis qu'est le Nouchi (pas toujours facile à suivre, mais l’autrice a mis beaucoup de notes explicatives) font beaucoup pour donner de la couleur et d’énergie à ce récit.
Céleste et Oumou 10 étoiles

Fanou ayant fait un excellent résumé, je passerai directement sur mon ressenti.
Ce roman est agréable à lire, vivant, rapide et permet aussi de se plonger dans un parler exotique.
Un premier roman qui en appelle d'autres !
En ce qui me concerne, j’ai bu du petit lait !

Koudoux - SART - 60 ans - 24 avril 2021