Marina A.
de Éric Fottorino

critiqué par Pucksimberg, le 13 mars 2021
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Marina Abramovic, une artiste profondément humaine
En 2018, le docteur Paul Gachet part à Florence avec son épouse et sa fille. Venu en Toscane pour goûter à la douceur de cette ville riche culturellement, sa curiosité sera piquée par des affiches représentant Marina Abramovic. Une rétrospective est organisée au Palazzo Strozzi. Il ne connaît absolument pas cette artiste dont les performances sont remarquables. La petite famille se rend sur ce lieu pour découvrir les vidéos des interventions de l’artiste serbe souvent accompagnée d’Ulay. Ces deux figures de l’art contemporain ont marqué les esprits par leurs performances. Paul Gachet se trouvera marqué profondément par cette découverte qu’il nous narre. Puis viendront la covid et les protocoles sanitaires … L’auteur tissera des liens entre ces éléments.

La figure de Marina Abramovic m’a toujours fasciné. Forcément, ce roman a piqué ma curiosité dès son titre. L’auteur décrit précisément l’exposition qui s’est réellement déroulée à Florence. C’est un bonheur de la découvrir par ce biais et de se dire qu’elle est immortalisée grâce à ce roman. Les vidéos ne laisseront pas insensibles le lecteur quel qu’il soit. De plus l’espace muséal était vraiment bien agencé et permettait aux visiteurs de s’immerger dans l’univers de cette artiste incontournable, cette femme qui s’est exposée parfois à la violence des visiteurs, qui a utilisé son corps pour construire des expériences uniques, qui a même poussé parfois à l’extrême ses performances. Je suis allé régulièrement sur internet pour regarder certaines interventions tout en mesurant l’impact incroyable de cette artiste que certains pourraient considérer comme désaxée. Le sujet du roman était déjà un point fort. Eric Fottorino convoque aussi d’autres œuvres artistiques dans ce roman, l’on passe de Christo à « Snow therapy » tout en évoquant « The square » qui avait reçu la Palme d’or. Ce roman baigne donc dans un univers culturel de qualité.

Le roman se lit avec plaisir, même si je n’ai pas forcément été séduit particulièrement par le style de l’écrivain. Son écriture est agréable, comporte des pointes d’humour et se révèle vive. Le lecteur a envie de poursuivre sa lecture pour plonger dans cet univers. Les analogies créées entre l’œuvre d’Abramovic et la période que nous connaissons actuellement est intéressante et très bien menée. Le roman est intelligent et est stimulant intellectuellement. Ce texte pourrait être une belle introduction dans l’œuvre de Marina Abramovic.