Les dés jouent-ils aux dieux ? Les mathématiques de l'incertitude: Les mathématiques de l'incertitude
de Ian Stewart

critiqué par Colen8, le 28 février 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
L’incertitude, branche incontournable du savoir
Parmi les personnes se considérant hautement cultivées, combien sont-elles à avoir ne serait-ce qu’une vague idée du second principe de la thermodynamique ? Combien savent-elles que les lancers répétés d’une pièce à pile ou face ne doivent rien au hasard. Ceux de dés pas davantage, car les uns et les autres suivent des lois probabilistes déterminées par des équations. L’inculture scientifique fait souvent prendre des vessies pour des lanternes. Elle laisse courir d’archaïques superstitions, accorde foi aux horoscopes, véhicule quantité de rumeurs complotistes sur les réseaux sociaux, entretient le scepticisme sur des théories largement étayées, de celle de l’évolution à celle du changement climatique. Renforcée par les propriétés bayésiennes du cerveau dont a hérité un singe assez curieux pour observer, apprendre et finir par dominer la planète, elle introduit des biais cognitifs par exemple en droit, en politique ou en médecine.
Les astronomes les premiers ayant eu besoin d’affiner les mesures entachées d’erreurs de leurs observations célestes pour confirmer la théorie de Newton sur la gravitation ont entraîné les savants à leur suite pour développer une nouvelle branche des mathématiques, la théorie des probabilités dont dérivent les statistiques. De grands noms y ont fait figure de pionniers, Cardan un peu voyou sur les bords mais aussi Bernoulli et Euler. La sociologie s’est mise de la partie tout d’abord pour le recensement de populations, la simulation des comportements par voies de sondages, les estimations de résultats d’élections politiques, dernièrement avec les modèles économétriques utilisés par les traders dont les hypothèses mal comprises ont amené la crise financière mondiale de 2008.
Ne ménageant pas ses effets comiques au détour d’un exposé on ne peut plus rigoureux par exemple sur les bizarreries toujours présentes de la physique quantique Ian Stewart mérite son rang de grand écrivain vulgarisateur. S’il est une branche de la science promise à un bel avenir écrit-il c’est bien l’étude de l’incertitude.
Nb : N’en vivons-nous pas un exemple plus qu’actuel avec la pandémie Covid-19 ?