Appelez-moi Miller
de Alain Van der Biest

critiqué par Catinus, le 25 février 2021
(Liège - 72 ans)


La note:  étoiles
Miller
L’homme d’affaire Léopold Brunel a épousé Leila, au fort accent espagnol. Le roman est truffé de dialogues et de répliques savoureuses de Leila qui a un caractère assez fougueux, à vrai dire colérique. Brunel s’est épris de Anne, une jeune collègue. Vient également se greffer le début d’amitié de Brunel pour un jeune écrivain jusqu’au jour où ce dernier se suicide laissant, comme on dit dans ces cas-là, une femme et une enfant.
Oui, on peut dire qu’il s’agit d’une histoire d’amour.

Extraits :

- Proche de ce lieu, une place stupide servant de carrousel à des tramways et à des bus. Elle n’est que l’assiette d’un nef, celle de la cathédrale rasée, d’une cathédrale gothique, plus grande que Notre-Dame, plus ample que celles qui parsèment encore le monde catholique du Nord français, du Sud allemand, et qui, paraît-il, ne le cédait en majesté qu’à Saint-Pierre, et dont il ne reste même pas l’ombre usée d’un stèle, même pas le tambour humble et fêlé d’un pilastre. Et pourtant, deux siècles, même pas, ont passé depuis que ce néant s’est produit.

- Ceux qui se déguisent en hommes du peuple sentent mauvais à vingt pas. On ne joue pas à l’ouvrier, on ne joue pas à l’ouvriériste, à moins d’être Michel Simon, Raimu ou Gabin.

- On traîne toujours une vieille jalousie, n’est-ce pas, avec ce genre de femmes, même quand elles sont devenue - comment est-ce encore cette charmante expression ? ah oui - un ami aux larges hanches. Joli, non ?