Fille
de Camille Laurens

critiqué par Veneziano, le 21 février 2021
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Du malheur de naître fille
Le père de la narratrice se désole de ne pas avoir de garçon, il déclare ne pas avoir d'enfant, mais deux filles, et fait comprendre le manque dont il souffre, tout en composant avec cette sorte de frustration. Cette violence psychologique s'avère rude pour la narratrice et se répercute sur sa vie de mère, avec ses propres filles.
Ce roman pose de vraies questions, lourdes d'un poids non seulement sociologique et anthropologique, il amorce bien une réflexion : en cela, il s'avère intéressant ; et je regrette d'autant plus qu'il reste un peu terne dans son traitement, qu'il n'entame pas une analyse approfondie des interrogations posées, alors qu'il reste souvent en surface. Ce style s'apparentant à l'écriture blanche sert à retranscrire le choc, les difficultés psychologiques, mais devient peu pertinent pour forer les entrelacs des pensées des uns et des autres, les échos avec les considérations socio-culturelles. Intrigué par le sujet, je suis tout de même un tantinet resté sur ma faim.
Un sujet profond traité très superficiellement 5 étoiles

Un titre et une quatrième de couverture annonciateurs d'un ouvrage traitant d'un sujet majeur de notre société.
Les premières pages laissent espérer que l'intérêt sera constant au fil de ces dernières. Au lieu de cela, c'est d'abord un catalogue de faits connus, sans l'once de l'approche d'une recherche de l'origine de ces comportements.
Petit à petit la petite-fille grandit et la sexualité semble alors devenir son seul sujet de préoccupation. Certes la différence garçon, fille est d'une essence essentiellement sexuelle mais on a le sentiment que l'auteur se complaît dans la description des situations de ce type. il existe de nombreux cas où les difficultés rencontrées par les filles sont d'une autre nature.
J'ai plutôt eu le sentiment le lire le déroulé des confessions avec un thérapeute.
Chose rare, j'ai abandonné cette lecture vers le milieu du livre pourtant d'une longueur très raisonnable (220 p). Je ne pense pas que ce désintérêt vienne de ce que la situation des filles et des femmes m'est un sujet relativement connu mais bien de ce que l 'approche n'en est faite que sous un seul angle.

Dommage, un sujet très important traité d'une façon qui n'apporte rien à la cause des femmes, atteignant presque un objectif opposé à celui visé par son auteure : les femmes ne se réduisent pas à une considération sexuelle. Une énumération de situations sans l'approche d'une recherche de l'origine de ces situations. il ne s'agit certes pas d'un essai mais bien d'un roman mais, à mes yeux, il importe qu'à la sortie d'un roman on se sente enrichi de sentiments, de connaissance, d'ouverture. Ici, je ne me suis enrichi que d'ennui.

Dans mes critiques, je trouve bien souvent un côté positif et suis rarement aussi acerbe comme j'ai pu l'être ici. Cela provient très probablement de ce que je suis très attaché à la cause féminine, de par mon épouse et mes trois petites-filles, dans un monde où la femme est de plus en plus en danger, Je suis sorti agacé, frustré, contrarié que l'occasion de montrer que la femme n'est en aucun cas inférieure à l'homme a été totalement ratée. La lecture de la quatrième de couverture s'avère la partie la plus intéressante.

Plus que jamais; il m'apparaît nécessaire de rappeler que ces propos n'expriment que mon ressenti et ne sont pas une valeur absolue. Certains (certaines ?) y trouveront probablement de quoi les toucher.... mais j'avoue que j'aimerais savoir quoi.

Mimi62 - Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans - 31 mars 2021