Champions du monde! 55 jours en immersion avec les bleus
de Baptiste Desprez

critiqué par Incertitudes, le 31 janvier 2021
( - 39 ans)


La note:  étoiles
Deux titres de champion du monde en vingt ans, ce n'est pas si mal.
Bref récit de la part d'un journaliste sportif du Figaro de l'épopée victorieuse des Bleus à la Coupe du Monde 2018 en Russie.

J'étais très content de ce sacre qui permettait d'enterrer définitivement Knysna en 2010. Qui l’eut cru d'ailleurs ? Blanc a su poser les premières pierres entre 2010 et 2012. Puis Deschamps avec l'aide d'un meilleur groupe que celui de l'époque Domenech a su l'emmener sur le toit du monde.

Donc, on suit la préparation physique avant la compétition. Une préparation lourde, épuisante de manière à ce que les joueurs montent progressivement en puissance et ne soient véritablement prêts qu'à partir des huitièmes de finale. Comme en 2006, je me rappelle. Stratégie risquée à mon sens. Si ce fut payant et je pense que les Bleus ont été supérieurs physiquement à tous leurs adversaires à partir de l'Argentine, ça donne des matchs poussifs en poule. C'est passé car l'Australie et le Pérou étaient des adversaires modestes. En 2010, dans un groupe composé de l'Uruguay et du Mexique, Domenech ne pouvait pas jouer à ça.

Après les matchs, Baptiste Desprez fêtait les victoires des joueurs comme n'importe quel supporter. Il n'était pas que journaliste. Sauf pendant les entraînements durant les matchs de poule où espionner les Bleus, tenter de découvrir qui sera sur le terrain et qui sera remplaçant, les blessés éventuels, sera un jeu du chat et de la souris avec Deschamps, Tournon, le chef de presse historique et les journalistes. Que tout soit verrouillé à ce point est sans doute excessif pour ce qui n'est que du football mais en 2002 on avait critiqué l'équipe de France dont l'hôtel était ouvert aux quatre vents. Impensable aujourd'hui vu la dimension de certains joueurs comme Mbappé, Griezmann ou Pogba.

Je suis plutôt de la génération 98. Question de nostalgie, d'adolescence, c'était en France, mais les Bleus m'auront donné beaucoup de plaisir durant l'été 2018. C'était inattendu car je ne les voyais pas spécialement passer face à l'Argentine de Messi et Di Maria qui avait l'armada offensive la plus impressionnante avec sur le banc des Aguero, Dybala, Higuain et Lo Celso. J'ai aussi pas mal tremblé face à la Belgique de De Bruyne, Hazard et Lukaku.

Tout le crédit en revient à Deschamps. Formidable meneur d'hommes dont on ne peut résumer la carrière à une prétendue chance au vu de toutes ses victoires.