Le vagabond sédentaire
de Valery Larbaud

critiqué par Sahkti, le 23 août 2004
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Les textes de Larbaud
Valéry Larbaud était un homme très cultivé. Ouvert à toutes les connaissances (en particulier linguistiques), il n’avait de cesse de découvrir un nouvel auteur ou un livre intéressant. La vie de Larbaud fut mouvementée au sens géographique du terme mais également émotionnel.
Difficile à résumer, on pourrait cependant la qualifier de ces mots : une vie vagabonde. Larbaud était partout, constamment à la recherche de quelqu’un ou de quelque chose, fuyant une ville pour en retrouver une autre, échappant à l’emprise maternelle (qui le suivra même après la mort de celle-ci, à cause d’une tutelle judiciaire dont elle l’affubla) pour parcourir l’Italie avec sa compagne Maria Nebbia. Une vie trépidante qui s’inclina devant une attaque cérébrale, paralysie qui empêcha Valéry Larbaud de profiter du restant de ses jours comme il l’aurait voulu.

La vie de Valéry Larbaud nous est ici livrée grâce à un subtil choix de textes.
Dans son anthologie, Béatrice Mousli tente de suivre pas à pas les traces de Larbaud au gré de ses voyages et de ses envies. Pas facile quand on connaît le tempérament de l’auteur ! A l’aide de nombreux témoignages, de correspondances diverses, d’extraits d’œuvres, B.Mousli dresse un portrait très intéressant de Larbaud, un portrait humain plus que littéraire même si celui-ci n’apparaît qu’en lisant les œuvres de Larbaud. C’est une anthologie, pas une biographie, mais dans le cas présent, les deux se mêlent aisément.
Une partie des textes présentés est peu connue, par exemple le récit du voyage en Suisse (publié chez Ides et Calendes en 1946), succulent de réalisme. Ou cet inédit constitué d’un journal de voyage en Albanie, en 1935, l’année de l’accident cérébral, du début de l’aphasie qui ne quittera Larbaud qu’à sa mort en 1957.