Le temps des gens ordinaires
de Christophe Guilluy

critiqué par Colen8, le 27 janvier 2021
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Comme une inversion du sens de l’Histoire
Les gens ordinaires longtemps assimilés à la classe moyenne reviennent dans la conscience collective. Eux, les invisibles mal payés révélés par la crise sanitaire, les relégués des zones périphériques sans lien avec les métropoles, les gilets jaunes des ronds-points hostiles à une quelconque forme de récupération, ceux que la désindustrialisation a fait basculer dans la précarité, tous vivent une fracture culturelle bien plus que sociale. Apparaissant comme un renoncement à l’idée de progrès leur posture revendicative est imposée par ceux d’en haut dont le seul mérite n’est qu’une immense médiocrité masquée par l’argent de leur pouvoir économique et politique. A la suite de ses précédents réquisitoires, Christophe Guilluy conforté par d’autres analyses de géographes, accentue sa mise en garde contre l’effacement des minorités de privilégiés qu’il voit poindre à l’horizon.