Balzac, en tant qu’écrivain et donc artiste lui-même, s’était toujours intéressé aux autres arts, la peinture, la musique, l’opéra, la sculpture et n’était pas ignorant sur ces sujets.
Ici, avec cette courte nouvelle (20 pages dans l’édition où je l’ai lue), il aborde la peinture. On se souvient d’une nouvelle célèbre, « Le chef d’œuvre inconnu », avec pour héros, le peintre quasi diabolique Frenhofer. Ici, sur le même thème, il décrit un homme, peintre lui aussi, mais tout à l’opposé du premier.
Pierre Grassou, puisqu’il s’agit de lui, est un homme médiocre, méticuleux, ordonné, peu imaginatif et donc au talent pictural très moyen, et qui est même un peu plagiaire sans s’en rendre véritablement compte. Les autres peintres, doués de plus de talent et de génie, le méprisent un peu et même en ont pitié, lui disant notamment de changer de métier.
Mais Pierre Grassou est un entêté, un obstiné, et il continue à peindre. Il parviendra ainsi à être exposé et acquérir une certaine notoriété, et même à être vu comme un peintre de génie par les milieux bourgeois, incapables de reconnaître ce qui distingue le commun du génie.
Une petite nouvelle, assez simple, par laquelle Balzac semble faire passer le message que tout ce qui semble briller n’est pas art, et se désole que des gens de peu de talent fassent de l’ombre aux vrais artistes qui mériteraient, eux, d’être reconnus.
Cédelor - Paris - 53 ans - 13 mars 2025 |