Sans feu ni lieu
de Fred Vargas

critiqué par Laure256, le 20 août 2004
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Mon premier Vargas
Ma première rencontre avec cette auteure de policiers, une bonne mise en appétit, du genre revenez-y, puisqu’il paraît que ses derniers sont parmi ses meilleurs. Ici, pas encore de commissaire Adamsberg pour mener l’enquête, mais des personnages récurrents aux 3 premiers romans : Louis Kehlweiler, dit l’Allemand, toujours accompagné de son crapaud Bufo, et les trois évangélistes, Lucien, Marc et Matthias, qui habitent 3 étages d’une même maison. L’histoire est assez brillamment menée, pleine d’humour, originale, peut-être même un peu trop (tirée par les cheveux ?) Le début est alléchant, ce pauvre idiot de Clément Vauquer qui semble accusé à tort de plusieurs meurtres de femmes, et qui vient trouver refuge auprès de Marthe, ex prostituée qui l’a élevé. Elle va le défendre bec et ongle, même si beaucoup de charges pèsent contre lui, et convaincre ses amis de mener l’enquête. Au fond, il semblerait que le plaisir ne soit pas tant dans l’intrigue (on a parfois une impression de répétition ou de lenteur) que dans les personnages savoureux que l’auteur met en scène, ils sont souvent attachants et hors du commun. C’est ce qui fait toute l’originalité de Vargas.
Un bon Vargas 9 étoiles

Un bon Vargas car tout y est (sauf le commissaire Adamsberg naturellement) : le savoir-faire, le suspense, l’ambiance unique, le cadre, l’humour bien sûr, les meurtres, l’intrigue, les personnages pittoresques, les références en tout genre, la poésie, le récit bien mené sans rebondissements inutiles, le coupable, les enquêteurs (ce ne sont pas des policiers puisque Adamsberg est au repos), la finale surprenante malgré tout et ce malgré le nombre restreint de personnages. Ajoutons le crapaud d'un des évangélistes.

Ce qu’il y a de très personnel dans les livres de Fred Vargas, c’est qu’ils sont ancrés dans l’époque avec des références aux technologies et aux habitus mais qu’ils sont aussi très personnels et très « universels » dans leur manière de voir l’âme humaine, les êtres humains avec leurs défauts et leurs obsessions notamment. Celui-ci en est un bon exemple.

J’attends quelques six mois et je reprends un ouvrage de cette auteure.

Ardeo - Flémalle - 77 ans - 28 septembre 2020


Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé. 9 étoiles

J'ai été vraiment diverti par ce livre.
C'est bien ficelé et j'admire la façon dont Fred Vargas manie la plume pour tenir le lecteur en haleine.
Les dialogues de Clément, la constructions des acteurs et leur évolution dans l'histoire... tout cela est vraiment séduisant.

"Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie."
Gérard de Nerval.

Monocle - tournai - 64 ans - 1 mai 2015


Ce piano du pauvre sonne juste. 9 étoiles

Un petit bijou concis, plein d’humour et de tendresse. Avec une équipe de branquignoles tous aussi attachants les l’uns que les autres.
Quel talent que cette Fred Vargas.

Pierrot - Villeurbanne - 72 ans - 15 avril 2015


sympathique 6 étoiles

On adore Fred Vargas, mais après avoir lu "Un lieu incertain" et "sous les vents de Neptune", j'avoue que l'absence du commissaire Adamsberg s'est fait ressentir ! Malgré tout Clément, la si terrifiante et attachante poupée de Marth sauve la mise, c'est un personnage que l'on aime suivre et qui nous conduira jusqu'au dénouement toujours imprévisible et donc réussi chez Vargas.

Jiminy - Lyon (ou presque) - 30 ans - 13 novembre 2010


Vargas, je l'aime. 8 étoiles

"Car nécessairement, le gratin, c'est un plat collectif. Et quand on est tout seul, on ne peut pas espérer manger collectif."
Et tout le bouquin est à l'avenant. Poétique, truculent, captivant, tellement bien écrit !

Valadon - Paris - 43 ans - 10 novembre 2010


Sauvons la poupée d'la Marthe 10 étoiles

La critique d'un livre ?... non, assurément ! Car ceux qui fricotent du côté de chez Fred ont forcément tout lu... ou sont en train de le faire. C'est donc l’œuvre entière qui m'intéresse et que je souhaite commenter. Certes, je suis d'accord avec les critiques qui placent « Pars vite et reviens tard » en haut de la pile, mais je choisis de prendre ici (et par devers moi) la défense de Clément.
Ce livre m'a laissé un vieux relent de madeleine de Proust. Sans doute que les plus jeunes d'entre nous n'y entraveront rien, mais j'ai personnellement hurlé de rire (et par devers moi) en lisant ces dialogues mal-t-à propos, et surtout cette utilisation fine du « dont » qui m'a renvoyé illico à la communale.
Évidemment que Fred Vargas se lit pour autre chose que le polar, et je dis boouuuh ! à celui qui se vante d'avoir trouvé le coupable avant la dernière page. Car si le but d'un polar se résumait à trouver le coupable avant l'auteur, sans doute qu'on aurait intérêt à économiser des arbres... et même à faire quelques autodafés pour montrer l'exemple.
Il y a chez Fred Vargas plusieurs univers qui méritent d'être explorés avec le plus grand sérieux, c'est à dire en s'efforçant de ne pas rire en public, et surtout pas de le faire en se retranchant dans son coin, vu que des sujets encore plus sérieux, traitant d'économie, de politique ou de que-sais-je-encore dépassant notre entendement animent la foule qui nous entoure. Je suis d'ailleurs prêt à parier ma chemise que dans de tels moments, vous passeriez pour un importun en attirant l'attention sur une réplique de Clément... et même que vous n'auriez pas gain de cause en levant la main pour signifier que vous n'avez rien compris... mais ça c'est une autre histoire.
Donc voilà ! Un meurtrier, horrible, toujours... dégueulasse même, parfois ! Mais il a toujours une clique de bras cassés à ses basques. Alors, pour reprendre le fil de mon argumentaire, sans doute qu'il ferait mieux d'arrêter séance tenante, sinon j'aurais tendance à lui conseiller de lire le livre avant, vu qu'il est pris à la fin.
Mais bon, on aime bien que le méchant se fasse prendre à la fin et c'est en général comme ça que ça se passe chez Fred Vargas. Donc voilà de bonnes histoires que j'aurais aimé entendre de ma maman le soir avant de m'endormir, sauf qu'elles n'étaient malheureusement pas encore sorties. Moralité : au lieu de raconter des histoires à dormir debout à vos enfants le soir pour qu'ils vous foutent la paix une bonne fois pour toutes, lancez-vous dans un Fred Vargas, ça évitera de couper des arbres pour rien... Merci... Eh Fred !... si tu me lis, je voudrais que tu saches que je t'adore.

Zizoubazooka - NANTES - 67 ans - 15 juillet 2010


Vargas, oeuvre complète 9 étoiles

Dans ce livre, on ne retrouve quasiment que des personnages déjà connus de Vargas (précédentes histoires) et de ce fait, on a l'impression de s'asseoir autour d'une table où se déroule un repas de cette curieuse famille qui raconte une fabuleuse anecdote. Comme dans tous les romans de Vargas, ce ne sont pas les histoires en elles-même que j'adore mais la façon dont elles sont racontées : ce cynisme, cette décadence, ce décalage sur fond de sympathie.
Mais là, ce n'est plus le livre que je recommande, c'est toute l'oeuvre de l'auteur...

Patsy80 - - 49 ans - 14 mai 2010


Moment agréable et sombre univers 7 étoiles

Si ce n’est pas le meilleur livre de l’auteur et si on peut assez rapidement comprendre qui est l’auteur du crime, cela reste tout de même un roman policier au-dessus du lot ! L’auteure a une écriture personnelle et aboutie. Elle arrive même à séduire les réfractaires des histoires de détectives et de meurtres, dont je fais partie. Son héros et les habitants de « la baraque pourrie » inspirent la sympathie, avec leurs originalités, leurs intelligences et leurs côtés bougons. Sans être une amatrice inconditionnelle, je ne peux que conseiller ce livre à ceux qui le croisent sur leur chemin !

Le café de... - Perpignan - Bordeaux - 40 ans - 21 avril 2009


qui aime jouer aux osselets ? 8 étoiles

Beaucoup de suspens, l'histoire est palpitante comme dans quasiment tous les Vargas.
On retrouve avec beaucoup de plaisirs la baraque pourrie et ses habitants.
Les personnages sont originaux et on se surprend à soupçonner tous les personnages avant de trouver le vrai coupable.
Bon moment de détente.

Chrisair - Yvelines - 47 ans - 7 avril 2007


Pas emballée 6 étoiles

L'atmosphère Vargas est là, toujours plaisante. Les personnages aussi, ces historiens que j'ai tant appréciés dans "Debout les morts". Mais cette fois, la magie n'a pas opéré. Héros sous-exploités, humour défaillant, un récit assez plat. Il y a bien quelques rebondissements, des surprises qui permettent au récit d'avancer tout en maintenant une certaine tension, mais il me manque une âme, de la chaleur, une personnalité plus marquante qui porterait l'histoire. Il y a l'Allemand, oui, c'est bien le seul à tirer son épingle du jeu... et encore.
Je suis déçue parce qu'en lisant le résumé, j'était heureuse de retrouver cette "baraque pourrie" et ses habitants. En même temps, je craignais de relire un truc connu, une histoire composée de bribes issues d'autres histoires. C'est un peu le cas, ça sonne tout de suite moins original à mes yeux.
Vargas a fait mieux, bien mieux, je suis moyennement séduite.

Sahkti - Genève - 50 ans - 16 mars 2007


Clément Vauquer, détraqué 7 étoiles

Fred Vargas et son monde. Fred Vargas et ses personnages politiquement incorrects. Fred Vargas et ses méthodes loin du polar lambda. Fred Vargas … et ses ambiances à nulle autre pareille. Lâchez-moi à l’aveugle dans un Fred Vargas et j’identifie l’auteuse. Obligé !
Point de commissaire Adamsberg ici, mais Louis Kehlweiler (déja rencontré) et Lucien, Mathias et Marc, les Evangélistes comme les appelle Louis, les occupants de « la baraque pourrie », avec Vandoosler le Vieux … On les retrouve comme de vieux amis un peu bizarres qu’on aime rencontrer par hasard au détour d’une rue. Bizarres mais essentiels.
Fred Vargas se fait une spécialité du flic déchu, qui reprend du collier pour réparer une injustice, ou du flic atypique limite discrédité de sa hiérarchie. Ici on est dans le flic déchu : Louis Kehlweiler, qui va être sollicité par Marthe, ancienne prostituée de sa connaissance, pour innocenter Clément Vauquer, un ancien protégé de Marthe, salement impliqué deux assassinats de femmes.
C’est comme dans les contes : le gentil est vilain au début et …
Ce qui est intéressant dans Vargas, c’est autant le contexte, la marginalité dans laquelle évoluent les intervenants que l’intrigue elle-même.

Tistou - - 68 ans - 8 novembre 2006


Pas le meilleur, mais toujours agréable... 6 étoiles

Ce n'est pas le meilleur Vargas que j'ai pu lire : intrigue un peu attendue souvent (ce n'est jamais son premier point fort, mais là ça pêche un peu tout de même) ; le style est assez plat dans l'ensemble, surtout si l'on compare à une petite merveille comme Pars vite et reviens tard.
Et pourtant, le charme opère...grâce à ces personnages atypiques, décalés, bancals. J'adore les "quatre évangélistes" et le second plan de Buffo, crapeau de notre enquêteur.




Catva - - 53 ans - 14 juin 2006


Par devers moi ... 6 étoiles

La première partie se tire en longueur, c’est seulement après une bonne centaine de pages que l’on arrive (enfin) à quelque chose de plus rythmé et de plus entraînant. Le style et les personnages ont une originalité certaine mais parfois un peu forcée ce qui ne rend pas toujours crédibles ces derniers. Pour une fois j’ai deviné bien avant le dénouement l’identité du criminel qui ne me semblait pas au dessus de tout soupçon. Au total cela reste quand même sympa à lire car ce n’est pas trop long. Je le range dans la catégorie des bons romans de gare.

Ena - Le Gosier - 62 ans - 19 août 2005


Un bon Vargas 8 étoiles

J’avais écrit le brouillon de mon appréciation avant de me rendre compte qu’il était pratiquement identique à la critique principale. Donc, lisez celle-là!

Un polar tranquille, intelligent avec une pointe de raffinement.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 10 février 2005