Les bras d'Odin
de Philippe Olagnier

critiqué par Francois Martini, le 1 janvier 2021
( - 70 ans)


La note:  étoiles
Vikings
Les vikings ne sont pas le sujet le mieux traité en littérature romanesque. C’est dommage car leur histoire est riche et méconnue. Plus souvent marchands que guerriers, ils ont pénétré l’Europe, allant jusqu’à créer des villes comme Kiev.

Les Bras d’Odin, de Philippe Olagnier, nous emmène au dixième siècle entre des fjords de ce que l’on pense être la Norvège, l’Angleterre et la Normandie. Le roman se déroule pendant une campagne visant autant à fédérer des tribus qu’à gagner des marchés, comme on dirait aujourd’hui.


Le roman, nous dit son auteur, est très documenté, et il s’intéresse plus aux mœurs des vikings qu’aux batailles et faits de guerre. Je le crois volontiers car les détails abondent et les commentaires sont explicites. Nous assistons à des joutes, des négociations, des pactes et autre événements politiques, souvent liés à la nécessité d’unir les clans, mais aussi à l’organisation d’événements importants comme la mort d’un chef. Peu de descriptions à l’ancienne, l’auteur va à l’essentiel : les négociations entre chefs de clans, et quelques leçons d’histoire bienvenues.



Les personnages sont nombreux, passent souvent sans s’attarder, et l’auteur rend assez bien une ambiance de désordre de fin de règne, qui se précise au cours du récit par la présence de plus en plus importante de l’Église et de ses représentants. C’est le moment crucial de l’histoire du basculement entre paganisme et christianisme.



L’intérêt est soutenu, d’autant que l’auteur nous emmène au Valhalla, en compagnie d’Odin et de quelques valkyries, mais cela manque un peu d’intrigue structurée. Nous sommes plus du côté de la philosophie que de l’épopée. Quelques figures de chefs sont décrites dans une certaine complexité, ce qui nous permet de nous y attacher.

J’ai noté quelques erreurs de détails qui, sans nuire au récit, font sourire.


Le style de Philippe Olagnier est soigné, un peu proustien parfois, il n’hésite pas à ciseler des phrases complexes, précieuses, qui donnent un charme certain au récit. Il faut néanmoins, tant le style est riche, relire parfois un paragraphe.



Une curiosité intéressante, agréable à lire, et instructive.