Irlande, nuit froide
de Deirdre Madden

critiqué par Lalaith4, le 20 août 2004
( - 38 ans)


La note:  étoiles
un voyage qui nous ouvre les yeux....
"A travers l'histoire de quatre femmes- une mère, Emily, et ses trois filles, Cate, l'élégante journaliste, Helen, l'avocate austère et Sally, l'institutrice discrète et réservée-, à travers l'histoire de leur relations et, au-delà, de leur famille et des drames qui l'ont endeuillée, Madden évoque l'Irlande des années 70 où la mort semble frapper aveuglément, atteindre plus d'innocents que de coupables, et semer dans les familles des blessures incurables".

C'est un livre très touchant, je l'ai beaucoup aimé car à travers la simplicité de l'écriture se cachent à la fois la douleur et l'amour que des hommes ressentent envers leur pays.

De plus, on ne parle pas assez de cette guerre qui (a) sévi depuis tant d'années en Irlande.

Il y a des choses que le temps ne peut cicatriser mais écrire et faire connaître les injustices de ces guerres civiles contribueront, un jour, je l'espère, à faire changer les choses.

Ce livre est un symbole du déchirement des Irlandais entre leur coeur et leur terre. Il est touchant.
"Irlande nuit froide", coeur chaud! 10 étoiles

Roman magnifique « Irlande nuit froide » nous plonge dans le quotidien d’un pays brisé, morcelé par une politique imbécile. Au fil de la vie de ces femmes et de ces hommes c’est le nord de l’Irlande qui nous est décrit, par petite touches. Une part de l’existence de ce bout de pays orphelin de sa terre mère qui parfois semble l’oublier et la laisse seule aux prises avec milles tourments. Dans chaque acte, pensée, parole, surgissent la mort et la haine toujours présentes, jamais appuyées grossièrement comme une affiche sur un mur, non cette peine profonde est là, au fond des cœurs, aux coins des chemins et des champs, à l’embouchure d’une rue, au milieu d’une cuisine… Tout est lourd, les non-dits et les sous entendus ; lourd comme une chape de misère qui écrase aveuglément le coupable et l’innocent, mais y a-t-il une différence entre les deux ? Les torts sont lointains et profonds, les victimes sont comme les coupables prises dans un engrenage dont ils ne parviennent pas à commander le mouvement et qui les broie alors qu’ils ne sont que chairs et vie.
Deirdre Madden nous livre là une écriture fine, naturelle et délicate sur un sujet plein de complexité et parvient à nous montrer l’amour le plus pur dans un milieu et une époque d’une extrême rudesse.

Spirit - Ploudaniel/BRETAGNE - 64 ans - 9 septembre 2010