Je prends racine
de Claire Castillon

critiqué par Nirvana, le 20 août 2004
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
4,5 étoiles...à vingt pages de la fin !
J'ai de nouveau eu beaucoup de plaisir à découvrir un nouveau personnage de Claire Castillon, dans son style caustique et cruel.
On suit ici Cécile Valette, jeune vieille fille ou vieille jeune fille de trente ans, qui vit, comme de bien entendu, seule, avec son chat, ses rêves, ses envies, ses complexes, et son souhait de trouver le Grand Amoooouuuuur.
Fille unique, elle partage ses week-ends entre visite à ses parents, un couple de retraités ultra-protecteurs, (envahis d'un complexe d'infériorité à son égard depuis qu'elle a réussi à Paris, comme secrétaire du directeur d'une grosse société, "Mac Namar Inc.",) et ses achats compulsifs destinés à la transformer en une autre femme, suivi de crises de boulimie.
Le projet d'une grande soirée organisée par sa société à la fin du mois va changer toute sa vie. Elle se met à la gym, erre dans les magasins à la recherche de la tenue idéale, et espère trouver le Prince Charmant d'ici là.
Son destin semble changer quand elle rencontre Maxime, assistant du vétérinaire habituel qui traite son chat. Mais est-il vraiment l'Homme de sa vie ou Claire Castillon va-t-elle, de sa plume jubilatoire, en faire un homme comme les autres ?
J'adore le style de Castillon, elle nous fait vraiment pénétrer l'univers et l'imaginaire de "Gretchen", son enlisement dans sa vie monotone, ses apriori et ses petites manies qui lui gâchent la vie, ses souvenirs d’enfance et ses luttes perdues qu'elle nous conte sans pudeur, d'où, d'ailleurs, paradoxalement, elle tire une certaine fierté.
D'aucuns ont comparé ce livre au "Journal de Bridget Jones", que j'ai lu il y a quelques années, mais pour moi, à part le thème de la célibataire en quête de Grand Amour, qui leur est commun, le traitement du sujet est ici beaucoup plus cruel, pathétiquement drôle, jubilatoirement féroce.
Un seul (gros) bémol, qui fait baisser ma note globale: le rebondissement en fin de roman, soit les vingt dernières pages, que j'ai trouvé trop tiré par les cheveux.
Pas si claire 7 étoiles

A chaque page, on a du mal à croire à cette vie monotone de vieille fille écrite par le plus joli minois du PLF. Par contre le récit est très bien mené autour et vers le point de tension : LA soirée annuelle Mc Namar Inc. Le raffinement cruel de Claire Castillon y donne toute sa mesure.

La fin est le point d’orgue, ou le point G. Imagination, auto-fiction ou fantasme ?

Ciceron - Toulouse - 76 ans - 18 octobre 2008