La grande épopée des chevaliers de la Table Ronde, Tome 3 : Perceval et Galaad
de Sophie Lamoureux, Anne-Lise Boutin (Dessin)

critiqué par Fanou03, le 19 décembre 2020
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
La fin de la Quête ?
Perceval, jeune garçon élevé par sa mère dans leur domaine au fin fond du Pays de Galles, fait un jour une rencontre qui va l’éblouir : deux hommes harnachés de métal, qui s'avèrent être des chevaliers de la Table Ronde, Gauvain et Yvain, avec qui il sympathise. C’est décidé, il veut lui aussi rejoindre la cour du roi Arthur et être fait Chevalier ! Mais sa mère, dont le mari et ses autres fils sont morts en défendant Uther Pendragon, ne l’entend pas de cette oreille.

Le dernier tome de la trilogie de Sophie Lamoureux est consacré à Perceval et Galaad. Enfin à Perceval surtout, Galaad n’apparaissant subrepticement que dans les tous derniers chapitres du livre. Comme à chaque fois, c’est l’occasion de faire des découvertes : en l’espèce le caractère fort naïf de Perceval (attesté dans certains versions médiévales), qui va aller de bourdes en maladresses, parfois fort comiques, si elles n’avaient pas de si funestes conséquences. Mais le jeune homme à l’âme d’enfant va apprendre de ses erreurs, tenter de les réparer et ainsi être un des trois seuls chevaliers, en compagnie de Galaad et Bohort, à être élu pour achever la Quête du Graal.

L’unité avec les deux autres épisodes est complète : on y retrouve les autres personnages, comme Yvain, Gauvain, Lionel, Bohort, l'inénarrable Keu et surtout Lancelot. Il y a même quelque chose d’assez émouvant dans le « passage de relais » entre Lancelot qui finit par renoncer à la Quête au bénéfice de son amour pour Guenièvre et le jeune Perceval dont la démarche sera inverse. Le combat que se livrent les deux chevaliers sur un malentendu est d’ailleurs un grand moment épique du livre.

Les « images » fidèles apparemment dans leur majorité à celles des œuvres médiévales sont toujours d’une grande beauté et fort troublante, comme le vol de l’anneau à la « Dame de la Tente », l’épreuve subie par Perceval dans le château du Roi Pêcheur, la brouille entre Bohort et Lionel, et moult autres combats. Bien sûr une certaine lassitude pourra vous atteindre au bout des 150 chapitres que compte la trilogie car grosso modo le mécanisme y est toujours plus ou moins le même. Ce volume-là achève la Quête (enfin pas tout à fait) dans une dernière partie d’un grand symbolisme mystique pas facile à appréhender pour le jeune public (et pour les adultes aussi d’ailleurs...). Mais la qualité de l’écriture de cette adaptation est toujours au rendez-vous, avec cette même structure en cinquante courts chapitres. Pour ceux qui auront apprécié les deux premiers opus, il serait donc vraiment dommage de faire l’impasse sur celui-ci et de ne pas « boucler la boucle », voire plus en se plongeant dans les récits médiévaux originaux.