Adieu Oran
de Ahmed Tiab

critiqué par Ardeo, le 17 décembre 2020
(Flémalle - 77 ans)


La note:  étoiles
Lisible
Un polar qui se laisse lire mais qui ne tient pas toutes ses promesses.

Il est l’œuvre d’un écrivain algérien vivant en France qui comme certains de ses confrères se sert du genre « polar » pour décrire et dénoncer des situations politiques et humaines dans une région du monde. Ici, les protagonistes dont un commissaire de police, des enfants et des héros/héroïnes indigènes ou migrants nous font vivre l’histoire de ce pays peu connu malgré sa relative « proximité », avec son passé colonial puis son statut de producteur de pétrole aux mains de dictateurs et de multinationales puis son passage par une mini révolution qui va faire passer quelques influences dans les mains des islamistes puis de l’armée toute puissante avec son lot de corrompus, de pervers, de criminels et enfin la mainmise de la Chine sur une partie des ressources avec l’acceptation d’une main d’œuvre locale plus que soumise.

Kémal, le commissaire algérien est amoureux depuis 2 ans d’une belle migrante noire Fatou qui s’occupe de soins humanitaires infirmiers pour les nouveaux migrants qui stationnent aux environs d’Oran. Ils vivent en compagnie de la maman de Kémal grosse fumeuse de cigares. D’un autre côté, il y a Momo qui joue du couteau, Lahcen qui avec son fils tient dans la sebka un « casse » de voitures mais aussi entretient un trafic d’êtres humains : des enfants destinés à assouvir les bas instincts des chinois et autres pervers.

Plusieurs crimes surviennent ; la police dont Kémal sont sur le coup mais aussi l’armée et d’autres personnes « influentes », Fatou est « enlevée » et une dame « morte » en haïk se joint aux pauvres enfants. L’enquête dévoile certains rouages de la société algérienne : perversion, corruption, pollution, détérioration des milieux, immobilisme des gens et des autorités, urbanisation galopante, exploitation de la vague des migrants, violences. Et les enfants …

Cela aurait pu donner un superbe roman « témoin » mais Tiab multiplie les clichés, néglige certains personnages, se perd dans des considérations. De la maladresse aussi car l’écriture est juste correcte mais peu imaginative, les évènements se crispent mais n’apportent rien au lecteur que ce soit au niveau de l’intrigue ou au niveau des aléas qui frappent les algériens. Tout est juste effleuré et même, certains personnages sont plus ou moins « oubliés » au passage.

Vraiment dommage.