Atlas Historique Mondial
de Christian Grataloup

critiqué par Septularisen, le 13 décembre 2020
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
UNE HISTOIRE DE L’HUMANITÉ VUE DU XXIe SIÈCLE.
M. Christian GRATALOUP (*1951), spécialiste de la Géohistoire, nous propose ici un Atlas, avec plus de 500 cartes, parues à l’origine dans la revue «L’Histoire». C’est une véritable «machine à remonter le temps», un livre de références, un condensé d’informations et de renseignements sur l’histoire de l’humanité, et la construction progressive du monde. Et ce depuis le paléolithique jusqu’à… demain! Et même au-delà, puisque cet Atlas aborde aussi les grands problèmes du monde à venir au cours du XXIe siècle. On pourrait résumer tout cela assez facilement en disant qu’il va de Sapiens au réchauffement climatique.

Bien sûr, on y retrouvera les cartes classiques de tout Atlas qui se respecte, avec son lot de batailles, de changements de frontières (notamment en Europe p. ex. au cours des deux grand conflits mondiaux), mais ce livre est moins Euro-centré que ses prédécesseurs et n’hésite donc pas à aborder le monde sous d’autres points de vue, comme la Chine ou les États-Unis d’Amérique.

Mais, là où cet Atlas devient vraiment intéressant, c’est quand il nous montre des choses que nous n’avons pas l’habitude de voir tous les jours. Citons pêle-mêle: les chocs pétroliers, la cartographie du développement des grandes villes, les migrations de populations (forcées ou non…), les circuits économiques, les grandes épidémies, les grandes routes, les grandes famines, les cartographies des peuples du grand Nord et leurs migrations, l’Afrique depuis 1990, les nouveaux pays depuis 1991, la carte de la menace du loup en France, ou bien encore celle des séismes en mer Méditerranée au Moyen-âge, etc etc… Toutes ces petites histoires qui font tout autant l’Histoire que les grands conflits.
Un exemple concret parmi tant d’autres: Savez-vous qui étaient les plus grands navigateurs de l’histoire avant le XVIe siècle? Et bien ce sont les… Navigateurs Polynésiens du Pacifique! (Pg. 34/35). Entre 4.000 av, J.-C et 1.500 apr. J.C. les Austronésiens peuplerent: Les Philippines, l’Insulinde, la Micronésie, la Mélanésie, les Fidji, le triangle polynésien, Hawaï, la Nouvelle-Zélande et même Madagascar! En fait, tout le Pacifique, jusqu’aux côtes Américaines, jusqu’à l’île de Pâques (Rapa Nui pour les Pascuans), à plus de 2.000 kilomètres de la terre la plus proche!

Enfin, l’Atlas se termine par «le monde de demain» avec p.ex. Pg. 614/6115 les changements climatiques, qui vont p. ex ouvrir de nouvelles routes maritimes, qui nous permettront peut-être un jour d’aller directement de la Norvège en Alaska par une future route centrale ? (Projection pour… 2070!).

Malheureusement, ce qui fait la force de cet Atlas fait aussi sa faiblesse! Sa petite taille tout d’abord, qui rend parfois la consultation des cartes difficile, et celle des légendes encore plus (puisqu’elles sont écrites en caractères encore plus petits). Je comprends que l’auteur a voulu privilégier le visuel et les cartes, (l’image occupe généralement toute la largeur de la page), le texte étant en effet réduit à la partie congrue et juste destiné à la compréhension de ce que l’on voit, mais parfois j’ai trouvé que justement c’était très peu, trop peu! Et encore une fois, la lecture n’est pas non plus facilitée par les tous petits caractères.

En conclusion, très beau livre souple, avec un signet, à la pointe de la recherche historique et accessible au plus grand nombre, un ouvrage que l’on a envie de feuilleter! Et pourquoi pas d’offrir pour les fêtes de fin d’année...