Le souffleur de nuages
de Nadine Monfils

critiqué par Nathavh, le 6 décembre 2020
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Le souffleur de nuages
Franck est célibataire, chauffeur de taxi. Il n'est pas en forme aujourd'hui car son chat "Mariano" est mort, c'est tout ce qui lui restait de sa grand-mère. Il est triste et n'a pas le moral.

Hélène, une vieille dame rousse peu conventionnelle le contacte pour une course, au final elle voudra garder son taxi pour la journée... Elle est vraiment étrange car en quittant son domicile, Franck lui fait remarquer qu'elle a laissé la porte ouverte. Pas grave, lui répond-elle, c'est pour qu'on se serve.

Elle veut se rendre à Enghien-les-Bains, la cité de son enfance. Ensuite ce sera Senlis, la ville de son "véritable amour".

Dans le taxi, petit à petit, ils se parlent. Franck se livre, homosexuel, seul suite à un chagrin d'amour, n'a plus jamais voulu s'ouvrir à d'autres. C'est triste lui dit Hélène qui lui raconte qu'elle est à la recherche de celui qu'elle n'a jamais oublié ... , un amour idéalisé ? Rêvé ? Elle veut savoir et le retrouver.

Petit à petit ces deux là vont se livrer, se découvrir, c'est une histoire d'amitié intense, c'est rempli d'humanité, de douceur, d'empathie.

C'est du Nadine Monfils comme je l'aime, rempli de tendresse, de belles réflexions sur la vie, sur les relations humaines. Un livre qui fait du bien. À découvrir au plus vite pour oublier ces temps moroses.

Ma note : 9.5 10

Les jolies phrases

Deviens un souffleur de nuages et n'oublie jamais que la vie peut être belle. Mais il faut savoir la regarder.

Nous naissons en pleurant, pensait-il, mais si nous partons en souriant, c'est que notre vie aura eu un sens.

Vous voyez cet arbre ? dit-elle . Il a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.

Le but d'une vie n'est pas d'atteindre ses rêves, mais de les dépasser. Vous manquez de folie, mon cher.

Que vivre c'est ne jamais capituler. Et vieillir c'est être résigné et ne plus avoir de projets.

Le taxi est un livre ouvert, une sorte de confessionnal où certains confient des secrets qu'ils ne dévoilent à personne, parce qu'il est plus facile de parler à un étranger qu'on ne reverra en principe jamais, qu'à un ami ou à un membre de la famille.

On ne peut pas être vraiment heureux quand on est seul. Le plus dur n'est pas de partager nos chagrins, mais de ne plus pouvoir partager nos moments de bonheur.

Vivre, c'est prendre le risque de mourir à chaque instant. Alors autant vivre à fond.

Semer un petit bonheur par jour fait de nous des jardiniers du coeur.

Parce que la vie est un grand théâtre où nous sommes tour à tour des acteurs et spectateurs. Mais qui écrit la pièce ?

C'est dans le désespoir ou dans l'errance qu'on trouve la lumière.

L'indifférence et le fatalisme sont les fauteuils de la bonne conscience.

Les histoires d'amour sont les seules choses qui vaillent une vie sur terre. Renoncer à ses désirs profonds, c'est renoncer à ce que l'on est. Ne cessez jamais de rêver ! L'éclat du rêve ouvre un coffre à jouets. Et vous y trouverez l'or des alchimistes, l'insouciance.

Certains voyageurs traversent leur vie sans jamais regarder par la fenêtre. D'autres observent ce qui se passe et cherchent à savoir pourquoi il y a des nuages dans le ciel qui assombrissent leur trajet.

Aimer, pensa-t-il, c'est se créer des images que l'on finit souvent par déchirer plus tard, parce qu'elles pâlissent avec le temps. Mais certaines sont épinglées à jamais dans notre mémoire.
Il n'est jamais trop tard... 7 étoiles

Franck, chauffeur de taxi, prend en charge une cliente spéciale : Hélène, une vieille dame, quitte sa maison en laissant la porte ouverte (pour que tout le monde puisse venir se servir), n’emportant avec elle qu’une petite valise. Elle part sur les traces de son passé et à la recherche d’un ancien amant qu’elle n’a jamais cessé d’aimer et espère le retrouver… en vie… Toute la journée y passe, parsemée de confidences, tandis que la vieille dame tente d’insuffler sa jeunesse d’esprit et sa fantaisie à Franck tenaillé par un chagrin d’amour qui menace de l’aigrir et de le refermer sur lui-même.
C’est une lecture très agréable, un roman « feel-good », un bonbon à sucer pour les jours de mauvais temps. Le style est poétique, léger, saupoudré de belles phrases et un peu à l’eau de rose. Ça se laisse lire, ça ne mange pas de pain.

Pascale Ew. - - 57 ans - 6 décembre 2021