Son Espionne royale et le collier de la reine - Tome 5
de Rhys Bowen

critiqué par Shelton, le 17 novembre 2020
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Ecrit pour les confinés ?
Je me permets de revenir sur les « cosy mystery » que l’on appelle aussi "cozies" car ces romans me semblent totalement adaptés à la période que nous vivons. En effet, il s’agit de romans policiers moins violents, moins stressants, moins sanglants et moins traumatisants que les habituels romans noirs ou thrillers. Or, en période de pandémie, de confinement, de couvre feu, de terrorisme, de chômage… il faut trouver des romans – non pas à l’eau de rose – sympathiques avec des personnages humains et agréables à suivre… Ici, les crimes – tout en étant bien réels – sont décrits avec modération, les enquêtes sont souvent marquées par l'humour, se situent dans des villages de taille moyenne dans l’Angleterre profonde ou l’Ecosse lointaine… Enfin, l'enquêteur ne se prend pas trop au sérieux, il est souvent amateur et plein d’humanité, ce qui ne l’empêche pas de réussir à démasquer le coupable même s’il bénéficie pour cela d’un coup de pouce du destin ou de l’aide d’une tierce personne…

Dans ce cadre, reconnaissons que la série romanesque « Son espionne royale » sort légèrement du cadre. En effet, Lady Georgiana n’est ni une enquêtrice, ni une amatrice classique confrontée à des meurtres… En fait, il s’agit d’une jeune femme, petite vingtaine, appartenant à la famille britannique, positionnée à plus de la trentième place dans l’ordre de succession royale, sans un sou et toujours confrontée à un frère faible et une belle-sœur odieuse… Elle n’a aucune envie de se marier au premier venu, fusse-t-il riche et membre d’une famille royale européenne, et celui qui a retenu son attention a tous les défauts : noblesse irlandaise, catholique, fauché lui aussi…

Heureusement, Georgie (c’est ainsi que ses proches peuvent l’appeler) est souvent sollicitée par la reine qui lui confie quelques petites missions délicates… Oh, il ne s’agit pas d’une espionne à proprement parler, plutôt d’une envoyée spéciale… Et reconnaissons qu’elle se débrouille pas mal pour collationner les petits potins, comprendre les dangers, aider à l’enquête quand il y a des meurtres (car il y en a bien quelques-uns…) !

Ces différentes missions lui permettent de se retrouver dans des situations plus agréables que seule et dans le froid, sans rien à manger, dans la demeure londonienne de son frère… Dans « Son espionne royale et la fiancée de Transylvanie », elle visite le pays des vampires, représente la reine au mariage d’un lointain cousin, mange à sa faim et arrive même à trouver une femme de chambre pour la suivre sans qu’elle ne doive la payer trop cher…

Dans « Son espionne royale et le collier de la reine », elle passe l’hiver sur la Côte d’Azur, rencontre une grande couturière, se fait offrir une tenue, vit chez sa mère – roturière et actrice qui après son divorce a toujours réussi à se faire entretenir – tout en rapportant à la reine quelques biens précieux qui avaient disparu…

Et figurez-vous qu’un nouveau tome vient de sortir, le sixième, « Son espionne royale et les douze crimes de Noël » dont je ne vais rien vous dire car ce sera ma prochaine lecture de confinement…

L’autrice de cette série, Rhys Bowen, Janet Quin-Harkin de son véritable nom, a écrit de très nombreuses romances, romans d’amour et polars… Et ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre même si toutes les séries ne sont pas traduites en langue française…

La série « Son espionne royale… » est donc une très belle série parfaitement adaptée à ces temps tristes et mornes… En plus, il se dit que l’on peut acheter ces romans avec le système « réservation et récupération » que les libraires vous proposent…

Bonne lecture à tous !