Où est la fin de la voie?
de Zoran Belacevic

critiqué par Brigitte Duval, le 8 novembre 2020
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Où est la fin de la voie ? de Zoran Belacevic
IY-A-T-IL LA VIE APRÈS LA MORT ou OÙ VA LE MONDE


Parfois, à la question on répond le mieux par une question, surtout si la bonne réponse est insaisissable ou extrêmement irrationnelle. Roman Zoran Belacevic « Où est la fin de la voie? », est un exemple qui nous sort par un cercle vicieux de l'embouchure de la terre, et se réfère au gré et à la miséricorde de Dieu-homme. Outre la grande souffrance mentale, l'auteur ne cesse pas de tirer l'optimisme de la foi. Ni la perte d'un enfant, comme le plus dur de tous les coups pour le parent ne fait pas tomber le novice qui est comme Job, ce qui confirme que «l'homme est un être qui peut s'habituer à tout » et que le seuil de souffrance est haut comme le seuil d’enthousiasme théiste. La mort du fils sera apparemment expliquée par la phrase «Il était trop intelligent pour vivre.» En fait, par l'espérance que dans l'autre monde, tout sera plus juste et mieux, presque parfait.
L'acte le plus sensible et le plus pénible est, sans doute, écrire la douleur. Par conséquent, les livres qui peuvent résister à la marée émotionnelle d’échelle océanique, et ne pas s'effondrer, sont rares. Cela est devenu un maillon d’une vraie littérature. Pour une telle entreprise quelques propriétés sont indispensables. Beaucoup de talent, encore plus de savoir-faire, et plus précisément le pouvoir de contrôle de soi et la surélévation.
Composer une autre réalité, construire la vie de la mort, ce sont des prétentions supérieures et une portée supérieure. Zoran Belacevic a transformé une tragédie personnelle en un requiem général. Memento mori homo sapiens. À cette maladie, qui lui a arraché le successeur, il se confronte par une inquiétude énorme, par l’amour, par la tristesse et par le souvenir. Il n’a pas pu longtemps accepter le diagnostic et les prévisions pessimistes. Même quand il a été forcé de le faire, il veut croire à un miracle et une issue heureuse. Et quand la résistance au destin finit fatalement, quand tous les efforts et les espoirs se montrent vains il essaie d’expliquer à soi-même et aux autres pourquoi tout cela devait venir et pourquoi une âme pure méritait une telle fin. Tout ce que les scalpels ont échoué, la plume de père tente de garder: une créature innocente et sans défense, pour lui assurer la durée, même dans la syllabe de plombe, si ce n’est pas possible dans la réalité.
La tension du salut est dramatique est émouvante. Le roman comporte deux cours, deux récits. Dans le chapitre 48 nous lisons comment le petit patient voit le départ inévitable, mais aussi le chef de la famille, ses parents plus proches par le sang et spirituels. Entre ces deux niveaux, comme un contrepoint, il y a des définitions et des explications scientifiques, encyclopédiques. Les faits, la logique et la terminologie froide contre l’opposition profondément humaine, effervescente et déchirante à l’épilogue fatal. Les voisins donnent de l’attention, des jouets et des offres à Vuk de cinq ans, qui se donne le nom Zika à l’hôpital, mais sur ses lèvres plane l'éternelle question: Où est la fin de la voie ? En d'autres termes où finissent tous les trains, les passagers, le trafic global planétaire? Qu’est-ce qui se trouve au-delà du bord de l'invisible? Par quel secret on déchiffre l’existence et la réalité?
Dans la lutte d’un surhomme pour la prolongation de la vie, la famille et les amis, des médecins et des prêtres, de la société et du Dieu, tous ont de différents rôles. Tout cela s’entremêle, souvent s’affronte et se confronte, parfois s’unit et se coordonne, mais le résultat est, à la fin, cependant écrasant. Le garçon est mort. Même une croyance populaire que le nom Vuk (le Loup) pousse les forces obscures, cette fois, n'a pas aidé.
Après la disparition de ce petit garçon ce n’est que le livre qui est écrit et resté, pour témoigner d’une grande lutte du père et du fils et de la force de l'esprit qui a surpassé la matière.
Une reconnaissance particulière pour l'éditeur qui se tenait derrière l’œuvre de Belacevic.