Peut-on réussir sans effort ni aucun talent ?
de Gilles Vervisch

critiqué par Shelton, le 12 octobre 2020
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Un livre qui fait réfléchir et qui fait du bien...
Est-il possible de lire un ouvrage de philosophie et d’en comprendre toute la substantielle moelle sans être philosophe universitaire ? On a souvent des doutes, mais si l’auteur est un véritable passeur, vulgarisateur, pédagogue… la réponse est très simple : oui, c’est possible !

Gilles Vervisch appartient à cette catégorie d’auteur philosophique, certains disent qu’il est un adepte de la pop philosophie, c'est-à-dire d’une philosophie en connexion avec la culture populaire… A voir !

Ce qui est certain c’est que son livre « Peut-on réussir sans effort ni aucun talent ? Les mirages du mérite » se lit de façon simple et sans trop de pré-requis, je n’ai pas dit sans aucun effort ! Néanmoins, cet ouvrage va tenter de tordre le cou à un certains nombre d’idées reçues sur le fait qu’à force de travail tout le monde peut réussir, que le mérite finit toujours pas payer… Oui, la méritocratie semble le sentiment unanimement partager sauf que…

La dernière crise sanitaire – celle que nous vivons et qui est loin d’être terminée - a montré que la hiérarchie des salaires n’était pas en conformité avec la réalité de la société, avec les risques encourus… Oui, quand on confine bien au chaud chez soi les cadres supérieurs et autres professions pouvant travailler de chez elles bien protégées du virus, on constate que la société a besoin d’agriculteurs, de transporteurs, de manutentionnaires, de caissières, d’infirmières, d’aides soignantes, d’agents de propreté, d’éboueurs… Et tous ces gens bossent sérieusement, prennent des risques et sont globalement mal payés voire même en situation précaire… Pourtant, ils méritent, peut-être même plus que certains très gros revenus… Non ?

En effet, on constate bien que celui qui travaillerait un maximum, avec persévérance et concentration, qui prendrait même des risque pour sa santé pour aider les autres, ne serait pas si bien considéré que cela, n’aurait pas un gros salaire et que l’on finirait même par considérer qu’il n’a pas réussi sa vie… Inquiétant, non ?

Or, Gilles Vervisch nous montre avec précision que les philosophes ont une autre conception de la réussite de la vie, du mérite, du travail… Réussir sa vie, certainement une idée que beaucoup portent en eux et qui doit à un moment se transformer en action, pas nécessairement en salaire…

Il arrive à une conclusion qui va à l’encontre de beaucoup aujourd’hui, réussir c’est vivre bien avec les autres, aucune réussite n’est concevable seul et la vie humaine est bien avant tout une vie en société… mais nous sommes enfermés dans un monde d’égoïsme et en plus la crise sanitaire nous pousse à la distanciation sociale…

Il est donc temps de réfléchir à la construction du monde d’après et de se mettre à l’action !!!