Adan Buenosayres
de Leopoldo Marechal

critiqué par Phil SMT, le 21 septembre 2020
( - 64 ans)


La note:  étoiles
Quand Buenos Aires déambule dans l'imaginaire de Leopoldo Marechal…
Quand Buenos Aires déambule dans l'imaginaire de Leopoldo Marechal… Publié en 1948, ce roman précurseur, structuré en sept livres, est aussi prodigieux par sa construction que par la créativité de son langage et son humour picaresque : Leopoldo Marechal a l'audace de proposer une littérature radicalement nouvelle.
Adán Buenosayres, le protagoniste central du roman, est un poète dont on suit les pérégrinations dans la turbulente capitale argentine des années 20, traçant un récit en mode narratif, allégorique et poétique.
Ce poète qui concentre l'âme de Buenos Aires nous emmène sur un chemin spirituel, métaphysique, entre ciel et enfer urbain, dans un monde multiple, cosmopolite et éclaté, en quête d'unicité. Les références homériques se mêlent aux allusions bibliques et le destin d'Adán Buenosayres prend des airs mythiques au gré des quartiers mal famés ou plus civilisés d'une ville en devenir et d'un pays à inventer.
Oeuvre ouverte emplie d'humour et d'érudition littéraire, dont le style virtuose utilise tous les registres : poésie courtoise, argot, langue familière, lyrisme illuminé, ce roman allie universalité et argentinité, modernité et tradition, paganisme et recherche de salut qui lui impriment une complexité de véritable oeuvre de maître.