Le devoir de mémoire
de Johann Michel

critiqué par Veneziano, le 19 septembre 2020
(Paris - 46 ans)

La note: étoiles

Commémorer, se souvenir, lutter contre des dérives

Le devoir de mémoire consiste en une transmission d'un drame national, par l'enseignement, la commémoration, le souvenir collectif et non plus seulement individuel, la lutte contre des dérives, des mauvais penchants, en vue d'éviter qu'ils se répètent, là où ils ont pollué l'histoire du pays. Il pose la question de la répression, de l'application de sanctions pénales à certains comportements, notamment à des déclarations publiques contestant la survenance des faits générateur d'une série d'obligations pour l'ensemble de la société. La limite en est la liberté d'expression, la réplique devant être circonscrite et proportionnée, comme l'a énoncé le Conseil constitutionnel français en censurant certaines dispositions de loi "mémorielles". Une autre limite réside dans la mission de l'historien d'interroger le passé.
Ce petit ouvrage expose la pratique effectuée en France contemporaine de ce phénomène, avec l'ensemble des débats qui ont agité sa société, en remuant inévitablement des souvenirs proches du tabou, la Shoah ayant représenté le premier d'entre eux et le paradigme, avec la difficulté tenace de considérer que l'Etat a détenu une part de responsabilité ; puis les thèmes en ont été multipliés, comme l'esclavage, le souvenirs des différentes guerres, avec la particularité de celle d'Algérie. Cette synthèse reste pélagique et claire, en mettant en balance les antagonismes de la question. Elle permet ainsi de se forger une réflexion relative à la manière de gérer collectivement le passé commun.