La mort à Rome
de Wolfgang Koeppen

critiqué par Elko, le 6 septembre 2020
(Niort - 48 ans)


La note:  étoiles
Errances romaines
Nous sommes au lendemain de la seconde guerre mondiale. Les membres dispersés d’une famille de notables allemands se retrouvent incidemment à Rome au même moment.
Parmi eux un jeune compositeur symphonique qui a fui ses parents. Un général clandestin qui rêve de sa puissance d’antan et d’un retour du Grand Reich. Il y a aussi le prêtre qui interroge sa foi. Il y a encore le politique qui a réussi sa reconversion démocratique malgré sa participation au régime d’Hitler.

Ce roman suit la double errance de ses personnages. Celle de leurs déambulations dans les rues de Rome et celle dans leur vie d’être humain.

L’auteur n’a écrit que 3 romans qui abordent la question d’être allemand au lendemain du conflit. De cet "après" qui succède à l’horreur et aux compromissions. Du recyclage des dirigeants nazis, du lourd héritage des générations suivantes, des accommodements politiques.

Ce livre à plusieurs voix incapables de s’écouter, montre des êtres en souffrance, en quête d’identité ou de sens. Rome offre un cadre crépusculaire plutôt inattendu. C’est sombre et suffocant. Les personnages sont à la limite du supportable, le récit est à la limite de l'ennui.