La petite conformiste
de Ingrid Seyman

critiqué par Fanou03, le 31 août 2020
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
Entre rire et malaise
À la fin des années 1970, à Marseille, les parents d’Esther, Élisabeth et Patrick, éduquent leurs enfants dans l’esprit des principes libertaires de mai 68. Mais Esther déprime : elle ne supporte plus les excès de cette éducation. Aussi quand, bizarrement, Élisabeth et Patrick, au mépris de leur athéisme et de leur positionnement politique à gauche, inscrivent Esther et son petit frère dans une école privée catholique, cela va être une véritable bouffée d’oxygène pour leur petite fille. Mais parviendra-t-elle à cacher son encombrante et atypique famille aux yeux de ses jeunes camarades imprégnées par les valeurs bourgeoises ?

Une comédie dramatique : voilà comment je définirai La petite conformiste d’Ingrid Seyman. L’auteur joue sur le fil, et le fait bien. Soyons clair : j’ai d’abord été navré, voire rebuté, par les outrances du récit des premiers chapitres : l’éducation qu’Élisabeth et Patrick inculquent à leurs enfants est pleine d’outrance, caricaturale (les repas se prennent tous nus, les parents semblent hystériques, le père en particulier avec ses tocs et ses listes de choses à faire). J'ai commencé à mieux apprécier l'histoire au moment de l’intégration d’Esther à l’école catholique. Cette partie est savoureuse, et sert parfaitement la comédie, qui si elle ne fait pas toujours dans la nuance, fournit un contrechamp très drôle aux excès des parents d’Esther.

Et puis... petit à petit La petite conformiste se pare d’une gravité. On sent qu’il y a des choses qui clochent effectivement dans cette famille et dans ce couple. On sent que la libéralité d’Élisabeth et Patrick cache des failles. Mais quelles failles ? On croit les deviner : les fantômes de l’Holocauste et de la guerre d’Algérie (Patrick est issu d’une famille de pieds-noirs juifs rapatriés d’Algérie) hantent en effet tout le livre et l’histoire familiale. Le dénouement final est brutal. Il finit par donner au livre, malgré les passages comiques et décalés qui le constituent, un étrange ressenti en demi-teinte, doux-amer, qui ne m’a pas forcément mis très à l’aise.
Amusant 8 étoiles

Ils sont des soixante-huitards. Chez eux, on vit intégralement nu. Patrick, un Juif pur jus, est cadre inférieur dans une banque. Il est ce qu’on appelle aujourd’hui « bipolaire » et passe de nombreuses crises graves. Babeth, enseignante, est une catholique, tendance intégriste. Esther a huit ans quand elle commence ce récit, treize quand elle le termine. Elle est tout le contraire de ses parents. Puis le petit dernier, Jérémy, un chiant qui accumule gaffe sur gaffe, une vraie peste. Puis, il y les grands-parents et là on comprend beaucoup de choses … Grace à deux amies, Esther tente de sortir de ce cauchemar.
Tout cela est amusant.

Catinus - Liège - 73 ans - 28 juillet 2024


La petite Esther 8 étoiles

Après lecture de la quatrième de couverture, je pensais avoir un livre drôle.
Mais cette histoire ne m’a pas fait rire.
Par contre, je me suis attachée à Esther et j'ai détesté son père.
Un barjo qui rendait la vie impossible à sa fille (je serai plus indulgente à la fin du livre).
Au début le roman est une comédie habile et une satire sociale sur fond d'histoire politique, puis le ton change lorsque la jeune fille est victime de l’ambiance familiale et se termine en tragédie.
Beaucoup de thèmes sont repris : différents types d’éducation et de religion, l’origine familiale, le divorce, les classes sociales, les années 70 …
Un bon moment de lecture avec une fin perturbante!

Koudoux - SART - 60 ans - 21 septembre 2020