Baïkal-Amour
de Olivier Rolin

critiqué par Marvic, le 27 août 2020
(Normandie - 66 ans)


La note:  étoiles
L'autre transsibérien
Olivier Rolin, passionné de trains, décide de parcourir les 4678 km qui relient Krasnoïarsk au détroit de Tartarie en empruntant une voie beaucoup moins célèbre et luxueuse que le Transsibérien, le Baïkal-Amour Magistral. 105 heures dans le train.
La traversée des plateaux sibériens offre des paysages peu variés. Les visites des villes ne sont pas plus réjouissantes. Construites sur les anciens camps de travailleurs forcés ou enthousiastes, elles sont le témoin de la construction dramatique de cette ligne ferroviaire et de ses milliers de morts oubliés.

De belles rencontres, assez rares cependant, la plupart des gens croisés n’étant pas particulièrement sympathiques, souvent avinés. Malgré leurs conditions de vie difficiles, le patriotisme souverain étonne l’auteur.

Olivier Rolin ponctue son récit d’épisodes historiques ; de la construction de la ligne bien sûr mais aussi l’histoire d’autres aventuriers, de personnages de l’Histoire russe, d’écrivains, ou de héros oubliés la plupart du temps. (Sauf Gagarine)
Avec une description sans artifice, mais des notes d’humour bienvenues, l’auteur nous emmène dans un beau voyage… tout en ne donnant pas du tout l’envie d’aller vérifier.
"On rit, mais on a la gorge un peu serrée, par la grandeur du paysage et par la souffrance dont il a été le cadre."
Il terminera cet incroyable périple dans les pas de Tchékhov sur la sinistre île de Sakhaline.

"Voyager, en fin de compte, c’est aussi ça, cette espèce de stéréoscopie : confronter sans cesse des images de ce qu’on découvre, qui est inconnu, avec des images et parfois dans le cas de la Russie, très lointaines, presque oubliées - de ce qu’on connaît."

Un récit très intéressant, documenté, instructif et d'une grande humanité.