Mies van der Rohe
de Claire Zimmerman

critiqué par Vince92, le 3 novembre 2021
(Zürich - 47 ans)


La note:  étoiles
A l’origine de la modernité
Mies van der Rohe est sans doute l’un des architectes modernes les plus importants du siècle passé : son influence fut immense sur la production architecturale tant en Europe qu’aux Etats-Unis où il dut s’exiler dans les années 30 du fait de l’arrivée au pouvoir des Nazis en Allemagne. Auparavant impliqué dans le Bauhaus (il a dirigé l’institution pendant trois ans jusqu’à sa fermeture) Mies van der Rohe a permis de faire évoluer la pratique : cantonné au début de sa carrière à la construction de maisons individuelles pour le compte de la bourgeoisie de son pays, il va ensuite prendre part à des projets plus ambitieux comme le pavillon de l’Allemagne à l’exposition internationale de Barcelone de 1929, plusieurs bâtiments du Illinois Institute of Technology, puis plusieurs gratte-ciels aux Etats-Unis (entre autres).
Son architecture se caractérise par la disparition des murs porteurs à l’intérieur des bâtiments qu’il conçoit, permettant la libération d’espaces importants, le dépouillement des façades de tous leurs ornements. Le livre de Claire Zimmerman suit la philosophie de la petite collection « populaire » de Taschen qui consiste à présenter les œuvres les plus significatives et les plus représentatives d’un artiste particulier. Le choix de l’auteur ne s’est pas arrêté seulement sur des projets aboutis mais également sur des idées non achevées (concours perdus, projets annulés) mais qui demeurent représentatives de l’apport de Mies van der Rohe à l’architecture.
Ayant grandement contribué à faire entrer la discipline dans le XXe. Siècle, l’œuvre de Mies van der Rohe bénéficie ici d’un éclairage simple et efficace pour révéler au non-spécialiste l’étendue de l’apport de l’architecte allemand (devenue américain). L’iconographie (photographie, esquisses, plans) est agréable, le texte dépouillé de tout le charabia qui pollue trop souvent les publications consacrées à l’architecture. Bien entendu, en 96 pages, ce livre n’a pas l’intention de prétendre à l’exhaustivité mais il constitue une bonne première approche de l’œuvre de van der Rohe.