Qu'elle était belle cette utopie !
de Jacques Rossi

critiqué par Anonyme11, le 20 août 2020
( - - ans)


La note:  étoiles
Attention dangers : UTOPIE et IDEOLOGIE !
Jacques Rossi, un Français communiste agent du Komintern (Internationale Communiste), est arrêté en 1937 à la Loubianka à Moscou (siège de la police politique créée par Lénine en décembre 1917, faisant également office de prison, de centre de tortures et d’exécutions), sans qu’il en connaisse le motif, lors de la Grande Purge (Grande Terreur) en U.R.S.S. de 1937 – 1938 (750 000 personnes innocentes exécutées en moins de 2 ans).
Ceux qui n’étaient pas exécutés étaient déportés. Ce fut le cas de l’auteur, qui passa de prisons en camps de concentration (Goulag) et réciproquement, et cela de 1937 à 1956. Ces nombreux et courts récits qui composent cet ouvrage sont extraordinaires de : réalisme, cynisme, humour noir, mais toujours dans le but de mettre en exergue l’aberration, la monstruosité, l’inhumanité du système totalitaire communiste. En effet, Karl Marx a écrit et théorisé toute sa vie, entre autres sur : la révolution et la dictature du prolétariat dans le cadre d’une révolution mondiale « universelle » (1ère Internationale), la suppression de la notion de patrie, la lutte des classes, l’abolition de la propriété privée et donc du système capitaliste, la critique (doux euphémisme) de la religion, la plus-value, la baisse tendancielle du taux de profit… Il était évident, dès cette époque, que tous ces thèmes ne pouvaient certainement pas conduire à une pacification de la société, et encore moins à la démocratie et à la liberté individuelle : un véritable hymne POUSSE-AU-CRIME, en stigmatisant de la sorte la population partagée entre, d’un côté les « gentils » prolétaires, et de l’autre côté les « méchants » bourgeois. L’objectif de Marx d’identifier les personnes en tant que « classes », permettait de retirer toutes valeurs, caractéristiques individuelles (déshumanisation), afin de mieux cibler les ennemis à exterminer.Heureusement l’espèce humaine est beaucoup plus diverse, complexe, créative, intelligente, mais aussi parfois malheureusement fanatique, et nettement moins manichéenne que cette dangereuse et simpliste caricature de l’Homme et de la Société présentée par Marx.
En revanche, la véritable catastrophe humaine (même si Karl Marx porte une infinie responsabilité morale sur la suite des dramatiques évènements), se produit à partir du coup d’Etat du 7 novembre 1917 à Petrograd en Russie, lorsque les grands criminels tyranniques incarnés par la troïka infernale : Lénine, Trotski et Staline (pour les plus connus), décident d’appliquer les fanatiques : UTOPIES et IDEOLOGIES Marxistes, et créent alors, le régime TOTALITAIRE communiste, dont la doctrine idéologique de « la lutte des classes » sera reprise par tous les régimes communistes dans le monde, jusqu’à nos jours, en tant que dogme quasi-mystique et « pseudo-scientifique » de : MARXISME-LENINISME.

A partir de ce moment là, on connaît la suite tragique des évènements :
Crimes contre l’humanité, génocides, terreurs de masse, guerres civiles, famines gigantesques, arrestations arbitraires et exécutions sommaires, centres de tortures et de mise à mort, massacres au revolver, au fusil et à la mitrailleuse, pendaisons, noyades, tueries à coup de bâton, déportations en camps de concentration (morts de faim, de froid, de maladie, d’épuisement, fusillés, etc.), embrigadement de la jeunesse, systèmes de fichage, de surveillance, perquisitions et interrogatoires jours et nuits sur dénonciations et endoctrinement idéologique de toute la population, interdiction du droit d’expression, mensonges et propagandes, etc.

Pour un bilan criminel innommable d’environ 100 MILLIONS de civils innocents exterminés !

Alors, la boucle est bouclée, et j’en reviens donc à l’ironique titre du livre de Jacques Rossi :

« QU’ELLE ETAIT BELLE CETTE UTOPIE ! »

Confer également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
– Alexandre Soljénitsyne (L’archipel du Goulag) ;
– Alexandre Soljénitsyne (Une journée d’Ivan Denissovitch) ;
– Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
– Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et Le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
– Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
– Iouri Tchirkov (C’était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
– Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
– Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
– Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
– Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
– Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
– Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
– Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
– Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
– Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
– Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
– Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
– Gustaw Herling (Un monde à part) ;
– David Rousset (L’Univers concentrationnaire) ;
– Joseph Czapski (Souvenirs de Starobielsk) ;
– Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
– Claire Ly (Revenue de l’enfer) ;
– Primo Levi (Si c’est un homme) ;
– Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
– Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
– Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l’enfer des chambres à gaz) ;
– Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d’une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
– François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
– Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L’île de l’enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
– François Bizot (Le Portail) ;
– Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d’être né là-bas : Corée du Nord : l’enfer et l’exil) ;
– Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
– Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
– Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).