Faust
de Johann Wolfgang von Goethe

critiqué par Don_Quichotte, le 6 août 2004
(Metz - 37 ans)


La note:  étoiles
Le dieu et le bon Diable
L’histoire que nous raconte Goethe est celle de Faust, un vieux savant qui est passé maître dans l’art de la sorcellerie et des sciences, un vieil érudit féru de poésie et d’art qui n’attend plus rien de la vie, et qui reste le serviteur de Dieu dans toutes les circonstances, ne vit que pour sa mort qui permettra de Le rejoindre. Mais le Diable en personne (Méphistophélès), qui apparaîtra la première fois sous les traits d’un grand chien noir, va tout faire pour corrompre le bon docteur, en lui redonnant l’envie de vivre. Faust accepte de donner son âme au Diable si ce dernier arrive à le retenir sur cette terre de quelque manière que ce soit. A partir de ce moment Méphistophélès emmène Faust dans un dantesque voyage où il passera chez une sorcière, dans un bar où les âmes sont noires, puis vers la très chaste et pure Marguerite, symbole de la défaite de Faust devant les passions terrestres...
Le récit de Goethe alterne entre passages en vers et en prose, qui témoignent tous deux d’un style irréprochable et de la grande richesse allemande, trop lourde pour certains, qui est de tout dire en un minimum d’espace. L’atmosphère est ténébreuse, et nous rappelle l’enfer, en particulier certains passages renversants de puissance et d’éclat noir, mauvais, mais si grands !
La traduction de Gérard de Nerval est admirable, et donne un autre souffle à l’œuvre de Goethe, qui dit lui même « je préfère lire Faust en français désormais »…Goethe qui, tout comme Faust, fut un génie qui s’intéressa à toutes les sciences humaines, remarquable esprit qui fait de lui le plus grand poète allemand…
La légende de Faust a inspiré beaucoup d’artistes comme Delacroix qui mis le livre sur toile, ou encore de nombreux opéras reprenant le mythe.
Magnifique 10 étoiles

Encore une oeuvre que j'ai lue il y a longtemps mais parfois j'aime bien me relire des passages de Faust , la version de Goethe est magnifique , j'ai adoré le rythme et la prose . J'ai trouvé ça très beau , très sombre et même si c'est long il y a un rythme qui fait que l'ensemble n'est pas ennuyant à lire .
Goethe était un grand monsieur

Marlène - Tours - 47 ans - 22 décembre 2011


Un chef d'oeuvre 8 étoiles

Rien à ajouter aux autres critiques, sinon que c'est un vrai chef d'oeuvre. A lire et à relire.

PA57 - - 41 ans - 27 mars 2011


Les limites de l'homme dans l'immensité 8 étoiles

Faust, médecin austère, désespère des limites de sa condition. Conscient de l'immensité palpable de l'univers, des sciences et de la métaphysique, il ne peut supporter plus longtemps le fait de ne pas pouvoir toucher du doigt tout ce qui l'entoure.
Faust n'est pas le croyant qu'on s'imagine mais plutôt l'un de ceux qui croient en un Dieu-Nature, qui cherchent dans la réflexion et les livres d'alchimie à comprendre le Grand Tout; c'est d'ailleurs les éléments que Faust va évoquer depuis sa loge.
C'est ainsi que sous la forme d'un chien noir va apparaitre Méphistophélès, diable incarné, avec qui Faust va signer un pacte terrible qu'on peut résumer ainsi: .....donne-toi à moi et je te ferais découvrir le bonheur des joies terrestres.
C'est ainsi que va commencer le cheminement de Faust sur un chemin sombre où le bonheur est toujours éphémère. L'amour comme essence même de la plénitude du bonheur est évoqué avec force quand Marguerite intervient dans la vie de Faust mais il n'est jamais bon de signer certains contrats comme on signe des blancs-seings.

Mon avis: Une oeuvre puissante où la prose et le vers cohabitent parfois; Goethe alterne dialogues et introspections mystiques avec un lyrisme quelquefois lourd mais d'une grande beauté. Le thème du sacrifice de l'âme est magnifique et me demandera une nouvelle lecture pour mieux cerner l'oeuvre. A noter quelques passages somptueux dont un sur la croyance dans lequel je retrouve ma position sur le sujet. En voici un extrait dans lequel Faust évoque à Marguerite sa position iconoclaste (pour l'époque) en matière de croyance .
Sache mieux me comprendre, aimable créature; qui oserait le nommer et faire cet acte de foi: je crois en lui ? Qui oserait sentir et s'exposer à dire: je ne crois pas en lui ? celui qui contient tout, qui soutient tout, ne contient-il pas, ne soutient-il pas toi, moi et lui-même ? le ciel ne se voûte-t-il pas là haut ? La terre ne s'étend-elle pas ici bas, et les astres éternels ne s'élèvent-ils pas en nous regardant amicalement ? Mon oeil ne voit-il pas tes yeux ? Tout n’entraîne-t-il pas vers toi et ma tête et mon coeur ? Et ce qui m'y attire, n'est-ce pas un mystère éternel, visible ou invisible ?...Si grand qu'il soit, remplissant ton âme; et si par ce sentiment tu es heureuse, nomme-le comme tu voudras, bonheur! coeur! amour! Dieu! moi je n'ai pour cela aucun nom. Le sentiment est tout, le nom n'est que bruit et fumée qui nous voile l'éclat des cieux.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 24 juin 2007


Faust ! 10 étoiles

Faust devrait être au programme scolaire; ou alors je n'ai pas eu de chance. Toujours est-il que je l'ai lu de ma propre initiative, et le résultat fut à la hauteur de mes espérances.

Une histoire presque palpable qui réussit vraiment à nous plonger dans l'atmosphère générale évoquée. En effet, comme le souligne notre ami Don_Quichotte, la légende de Faust a eu une influence non négligeable sur les médias, les arts, et j'en oublie !

Fabuleux, brillant, illustre.

Mathieu - - 40 ans - 13 mars 2005