L'unité de la connaissance
de Elisa Brune

critiqué par Kinbote, le 6 août 2004
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
L'état des sciences
Ce texte, sous titré récit de voyage en terre savante, rend - librement - compte d’un colloque qui s’est tenu à La Hulpe en 2001 et qui réunissait une brochette de scientifiques prestigieux de disciplines diverses mais aussi des philosophes (Isabelle Stengers entre autres), psychananystes et théologiens.
Elisa Brune qui est journaliste scientifique avant d’être un romancière chevronnée nous dresse de la sorte un état des connaissances à l’entrée du XXI ème siècle. Elle nous rend passionnant et surprenant ce voyage au pays des sciences telles qu’elles sont. L’unité de la connaissance est-elle une utopie ? Y a-t-il un noyau dur de la connaissance qu’il suffirait de savoir pour obtenir l’équation fondamentale du monde ?

D’abord on apprend que la théorie du Big bang, tellement rebattue, n’est pas la seule hypothèse pour la formation de l’univers. Puis on nous parle de William Blake (avec l’affirmation du sentiment de vérité et la valorisation de l’expérience personnelle) et de Nicolas de Cues (théologien et mathématicien du 15e siècle), de l’Univers-champagne (formé de bulles d’espace-temps), de l’Univers chiffonné (l’univers serait une galerie des glaces cosmique qui nous le ferait voir trois fois plus grand qu’il est), du Tao, de la perception partielle (avec une expérience qui piège tous les scientifiques présents), de synchronicité (à travers la correspondance qu’ont entretenue Pauli et Jung)...

Au final, on se trouve devant l’alternative suivante : unifier toutes les connaissances, est-ce régresser vers un stade infantile (par crainte de la diversité et de la multiplicité) comme le montre Michèle Porte à travers son expérience de la psychanalyse ou bien est-ce parvenir au Jugement dernier selon Blake où l’esprit ayant dépassé les erreurs liées à des états mentaux antérieurs s’éveille à l’unité.
Elisa Brune laisse la réflexion ouverte et une présentation sommaire en fin de volume des acteurs du colloque invite à se reporter aux ouvrages de ceux qui nous ont le plus impressionné.