Macadam
de Jean-Paul Didierlaurent

critiqué par Alma, le 3 août 2020
( - - ans)


La note:  étoiles
11 friandises
J'ai l'habitude de réserver la lecture des recueils de nouvelles aux fins de soirée des jours où je n'ai pu lire. Je déguste alors tranquillement avant de tomber dans le sommeil ce concentré de vie que procurent ces courts récits.

La semaine dernière, ce furent celles de Jean-Paul Didierlaurent, regroupées sous le titre MACADAM , (titre de la 2e d'entre elles ). J'y ai trouvé un plaisir égal à celui que m'avait offert la lecture de son roman LE LISEUR DU 6h27 .

L'auteur, en bon raconteur d'histoires, cristallise son récit autour d'une anecdote ou d'un détail fondateur qui devient le fil qui parcourt la vie du personnage, fait pénétrer dans son passé, permet de préparer son destin et par là même la chute de la nouvelle. Car toutes ces nouvelles comportent une chute qui clôt l'histoire, Ce sont des nouvelles « clés en main », l'auteur fournissant l'ensemble des étapes d'une situation et ne laissant jamais le lecteur sur un dénouement ouvert qui l'obligerait à imaginer lui-même la fin de l'histoire.

Ces nouvelles sont assez courtes, présentent un cocktail de personnages de tous les âges, chacun d'eux introduisant dans le fonctionnement d' une communauté. Elles alternent, voire entremêlent humour et sérieux, tendresse et ironie, douceur et cruauté, mais toujours dans la nuance . Parfois tristes, elles ne cèdent jamais au pathos.

Difficile pour moi d'établir un « hit-parade » de ces 11 nouvelles . Chacune a constitué une «friandise» dont j'ai relu à haute voix le lendemain certaines phrases pour me les mettre en bouche, tant elles m'avaient semblé fines et savoureuses
Jean-Paul Didierlaurent va rejoindre désormais Maupassant, Claude Pujade-Renaud et Annie Saumont au « Panthéon » de mes novellistes .
l'art de la nouvelle 10 étoiles

Jean-Paul Didierlaurent maîtrise à la perfection l’art de la nouvelle. Dans cette sélection de onze courts textes ayant tous été récompensés, cet auteur, trop tôt, beaucoup trop tôt disparu, réussit toujours à nous enchanter, ici avec un volet moins connu de son talent d’écrivain. Le mystère est présent, parfois teinté de fantastique, et la chute toujours aussi inattendue. À déconseiller toutefois aux âmes sensibles car la tristesse est au rendez-vous. Un grand merci au Diable vauvert d’avoir publié ce recueil de ses premiers écrits…

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 25 décembre 2021


Quelle diversité ! 9 étoiles

Quel exercice difficile que d’écrire une chronique à propos d’un recueil de nouvelles !
Surtout quand elles sont aussi variées !
Il y en a des tristes, la mort d’un toréro, d’un vieux soldat, d’un condamné...
Il y en a des touchantes, un centenaire efficace dans un hospice, des empreintes de pas sur la lune, la disparition des aiguilles de deux horloges, l’arrivée d’un prince charmant au péage, (ma préférée).
Une abominable histoire d’une petite fille et des anges, sans oublier celle de l’original graphologue.

Des nouvelles très diverses où parfois les récits s’entremêlent, laissant une belle place aux souvenirs (on retrouve même la dame-pipi de Le Liseur de 6h27), aux sensations, à l’évocation des odeurs, des saveurs, des paysages avec la poésie à laquelle nous a habitués Jean-Paul Didierlaurent.

Marvic - Normandie - 65 ans - 7 décembre 2021