West Legends 02 - Billy the Kid
de Christophe Bec (Scénario), Lucio Leoni (Dessin), Emanuela Negrin (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 28 juillet 2020
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
VIE ET MORT DE WILLIAM HENRY BOONNEY.
Été 1878. En quelques mois, la ville de Lincoln (Nouveau-Mexique, Sud-Ouest des États-Unis), est devenue la ville la plus dangereuse de toute l’Amérique. En cause, un conflit larvé, - opposant deux bandes rivales -, pour le monopole du seul commerce de la ville. D’un côté la faction Lawrence MURPHY (1831 – 1878) & James DOLAN, et leur milice privée dite «Gang de Jesse Evans», et de l’autre John TUNSTALL, Alexander McSWENN (1837 – 1878) et John CHISUM (1824 – 1884), et leur détachement d’hommes: Les «Regulators». Celui-ci compte parmi eux un certain William Henry BONNEY (1859 – 1881) plus connu sous le surnom de: «Billy the Kid». Un jeune homme très connu pour sa rapidité et sa précision au tir!

Le meurtre de sang froid de John TUSTALL par le «Gang de Jesse Evans», le 18 février 1878, met le feu aux poudres! «Billy the Kid», qui le considérait comme son mentor, jure de le venger et de tuer, un par un si nécessaire, tous les assassins de son ami. La bataille fait rage pendant plusieurs mois et les «Regulators», semblent prendre le dessus. Mais, le 15 juillet ils se retrouvent encerclés par le «Gang de Jesse Evans» et la cavalerie de l’US Army, dans la maison de McSWENN. Pour «Billy the Kid», il est hors de question de se rendre!

Un long siège commence…

«Billy the Kid The Lincoln County War». est le deuxième volume de la collection «West Legends», où les éditions “Soleil Productions” reprennent une idée déjà exploitée avec la séries “Androïdes” (déjà présente par ailleurs sur CL), à savoir, une suite d’albums, sur le même thème (ici le Far West), mais scénarisés et dessinés par des équipes complètement différentes à chaque fois et avec une histoire “one shot” pour chaque volume.

Le scénario du français Christophe BEC (*1969), ne nous apprend rien de nouveau! Contrairement au premier volume de cette série, - qui nous présentait une histoire tout droit sortie de l’imagination du scénariste -, ici M. BEC nous raconte la même chose que je peux apprendre en consultant n’importe quelle biographie de «Billy the Kid». Passe encore! Mais le problème est que le tout est poussif, lent, mal amené, mal fagotté. Ça manque de soufle, d'amplitude, d'imagination!. 33 des 70 pages de l’album rien que pour le siège de la maison McSWENN? Mais enfin, si l’on n’a rien à raconter, plutôt que d’étirer une histoire jusqu’à l’indigestion, (et nous montrer des scènes surréalistes comme celle de «Billy the Kid» en train de se «soulager» derrière la maison pendant l'assaut...), autant ne rien raconter!

Les dessins des italiens Emanuela NEGRIN (*1971) et Lucio LEONI (*1968), sont bons… Mais vraiment sans plus! Les découpages sont originaux surtout p. ex. les Pg 4/5 18/19 et 36/37, avec d’immenses panoramas des villes, on s’y croirait presque! Je dois dire toutefois qu’ils s’en sortent bien pour les scènes d’action, très dynamiques, mais par contre on remarquera tout de suite un goût prononcé pour les dessins représentant le sang, et de préférence en grosses flaques, bien rouges! Par contre les hachures et autres striures noires sur les visages pour montrer les ombres, c’est vraiment très peu professionnel! On ne passe pas non plus à côté de quelques imprécisions, Pg. 30 p. ex. si les «Regulators» sont six à être cachés derrière la palissade pour tendre une embuscade, comment se fait-il que l’on n'aie plus que quatre fusils qui tirent Pg. 31 et puis 5 juste après?

Et encore une fois, La colorisation de l’indien Nanjan JAMBERI (*1981) est trop dense, trop vive, trop forte, trop éclatante et trop éloignée de ce que l’on voit d’habitude pour apporter une véritable ambiance “Western” à l’album. Franchement? «Ça pique les yeux grave»! Il ne s’en sort bien que dans les scènes de nuit, où ses bleus et ses noirs font des merveilles. Sinon, j’aurais plutôt réservé ces couleurs-là à des comics de super-héros ou alors à un récit de SF se déroulant dans l’espace… Pour moi, il n’est pas le coloriste qu’il faut pour ce job!

Mais ce que je supporte le moins, sont les imprécisions au niveau du scénario. Ainsi p. ex. au début de la BD, comment les «Regulators» et Billy The Kid peuvent-ils tuer Andrew «Buckshot» ROBERTS (1826-1878), à la «fin de l’hiver 1878», alors que celui-ci est mort le… 4 avril 1878 ! (Et non pas 1868, comme dessiné sur sa croix Pg. 16 !). Désolé mais je pense que si l’on raconte une histoire vraie, alors il faut la raconter comme elle s’est réellement passée, et pas jouer avec l’histoire! D’ailleurs je ne comprends pas trop ce que cet épisode vient faire là, puisque il n’a rien à avoir avec l’histoire de «Lincoln County», (même chose avec la mort de «Billy the Kid» a la fin de la BD), si ce n’est faire du «remplissage» en ajoutant des pages à cette BD… Pour en justifier le prix très élevé?

On l’aura compris, encore une fois, je finis plus que déçu par cette BD de la série «West Legends», espérons que le prochain volume à paraître «Sitting Bull Home of the Braves» sera meilleur!