Lonesome - Tome 1 - La Piste du prêcheur
de Yves Swolfs

critiqué par Septularisen, le 19 juillet 2020
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LONESOME COW-BOY
Au début de l’histoire nous sommes en janvier 1861, à la frontière entre le Missouri et le Kansas. Alors que la guerre civile américaine qui va opposer le Nord et les Sud des États-Unis, gronde déjà, nous suivons un cavalier solitaire qui chevauche dans la neige. Il est à la poursuite d’un mystérieux pasteur (qui n’a de pasteur que le nom) dénommé Makham, qui traverse les états du Nebraska et du Kansas à la tête d’une bande de «disciples» fanatiques, pour prêcher la bonne parole et convaincre les foules (par la force des armes et la violence si nécessaire), qu’il faut abolir l’esclavage!

En effet depuis 1858, les raids meurtriers et représailles se succèdent de part et d’autre de la frontière séparant les deux états. Ils opposent les «border ruffians» du Missouri, ouvertement esclavagistes, aux «Jayhawkers » militants abolitionnistes du Kansas, chaque camp s’efforçant d’imposer son point de vue par les armes et la violence, plutôt que par la politique.

Bientôt notre cow-boy solitaire et sans nom arrive dans une petite auberge posée au milieu des plaines du Missouri, pour y faire étape. Il est accueilli très froidement par trois individus armés, très curieux de savoir qui il est…

Genre très à la mode en ce moment auquel le belge Yves SWOLFS (*1955) nous offre ici sa contribution au scénario et au dessin, le western. A première vue, d’ailleurs il s’agit ici d’un western des plus classique. A première vue seulement, puisque à la lecture on aura vite fait de remarquer que «Lonesome» dans la droite ligne de la série « W.E.S.T.» (déjà présente par ailleurs sur CL), est un western teinté de fantastique et de paranormal.

Sur un scénario certes classique et ressassé mille fois vu et revu, celui du héros silencieux et solitaire, qui défend les faibles contre les abus des puissants, qui a été sauvé et élevé par des indiens et qui bien sûr cherche à se venger du commanditaire de la mort de ses parents, M. SWOLFS arrive pourtant ici à nous bâtir une histoire très originale. C’est solide, bien amené, - surtout pour un premier tome qui sert d’introduction de présentation des personnages -, bien agencé, bref rien à redire. D’autant plus que c’est basé sur des faits authentiques.

Côté dessin le héros présente d’étonnantes ressemblances avec «DURANGO » (déjà présenté par ailleurs sur CL), du même Yves SWOLFS, c’est le «beau gosse» barbu aux cheveux longs, très doué avec n’importe quelle arme à feu.
Rien de très spécial ici non plus, c’est d’ailleurs servi par un découpage très classique. Les scènes d’actions sont belles, dynamiques et très efficaces. Il y a bien sûr comme toujours quelques incohérences, Pg. 23 p. ex. si Boone lance trois boules de neige comme cibles pourquoi Clayton (un des méchant de l’histoire), ne tire que deux fois et qu’il ne retombe que deux boules de neige?, Ou bien encore pages 24-28 la cicatrice de Lucy qui change de forme et ses yeux qui changent de couleur

Si l’on ne tient pas compte de ces quelques «caprices» de dessinateur, c’est, comme toujours avec Yves SWOLFS, d’une facture remarquable, les dessins sont irréprochables, beaux, précis, fins, bien travaillés, véritablement «léchés» dans leur finition!

Du factuel, du solide, pas vraiment de grande surprise scénaristique, si ce n’est le «don» du héros et une histoire qui ne demande qu’à s’étoffer et à nous en révéler plus (notamment sur le passé du héros)… Un décor et des personnages bien présentés, une fin très ouverte, qui présage donc un deuxième tome dans la lignée directe du premier, c’est sans aucune doute une BD qui fera passer un très bon moment aux amateurs du genre!