Stéphanie Phanistée
de Frédérick Tristan

critiqué par Sundernono, le 3 juillet 2020
(Nice - 41 ans)


La note:  étoiles
Un roman labyrinthique fascinant
« Ils sont huit, réunis dans un salon victorien pour évoquer Stéphanie, la femme qu'ils ont connue et aimée, à diverses époques, dans des circonstances si étranges qu'ils tentent de comprendre qui elle était et ce qu'ils ont vraiment vécu avec elle. Leurs récits successifs nous emportent dans un dédale de souvenirs et d'aventures à travers le mode - Venise, Port-Saïd, Athènes, New York, Bombay, Moscou, Dublin... - où se multiplient les énigmes, où réalité et fiction s'interpénètrent, faisant surgir la fascinante présence d'une femme rêvée peut-être, dont le nom seul est l'emblème d'un univers renversé. Que signifie l'amour ? Quel est ce labyrinthe à travers lequel nous tentons de conquérir l'autre et nous-même - sans jamais parvenir peut-être à autre chose qu'à une nouvelle illusion ? »
Rarement une quatrième de couverture n'a, à ma connaissance, aussi bien résumé un roman.

Frederick Tristan, récompensé du prix Goncourt pour l'excellent Les Égarés, est un romancier prolifique mais assez inégal quant à la qualité de ses œuvres. Du moins est-ce mon avis.
Clairement Stéphanie Phanistée se situe aux côtés des impostures du réel ou des Égarés, une réussite.
L'écriture est fine et élégante, l'histoire prenante et les personnages intrigants. On se plaît à se perdre dans les dédales d'une narration complexe au grès des époques et des environnements variés offerts par la diversité des situations. On se perd, oui, mais avec délectation. J'ai apprécié ce mélange des genres, parfois policier, parfois aventure, thriller, fantastique, roman noir. Il y a du Carlos-Ruiz Zafon dans ce roman. Ajoutez-y une fin particulièrement réussie et vous obtiendrez les ingrédients d'un roman attrayant.

Dire que ce roman traînait depuis des lustres dans ma pile à lire ! Ce fût le seul côté positif de ce fichu confinement, la découverte de petits trésors cachés.
Un excellent moment de littérature.