L'A.A.F.L.A. - L'Appareil à Fabriquer les Aphorismes
de Jean-Louis Massot

critiqué par Débézed, le 22 juin 2020
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
L'aphorisme à la demande
Après un livre de Jean-Louis Massot éditeur, j’enchaîne avec un livre de Jean-Louis Massot auteur et la qualité est toujours la même, à passer sa vie dans les livres, à séparer le bon grain du moins bon grain, il a affuté le talent inné qu’il a pour les lettres, sa plume ne le trahit pas plus que son nez. Dans ce recueil, il nous raconte comment il a inventé une machine infernale capable de fabriquer les meilleurs aphorismes. Mais, la machine est fragile, capricieuse, espiègle, …, il est nécessaire de suivre scrupuleusement la fiche technique pour le montage, comme pour les meubles vendus dans des grandes surfaces construites par des Suédois, et le mode d’emploi pour l’utilisation. Cette machine aurait pu être inventée par Pierre Dac avec l’assistance de Raymond Queneau et les conseils d’Achille Chavée et certainement d’autres que j’ai moins lus, elle aurait peut-être tout aussi bien marché.

Avant de dévoiler un échantillon d’aphorismes produits par cette étonnante machine, il convient de rappeler, car certains en doute encore, qu’« Un aphorisme court en dit long » et même qu’il en dit beaucoup sur certains : « Montre-moi un peu ton aphorisme et je te dirai qui tu hais ». Et malgré toutes ces qualités « …l’aphorisme n’est toujours pas reconnu comme remède à la morosité » et pourtant « Un aphorisme n’est pas un médicament à prendre à la légère ».

L’A.A.F.L.A. est une machine impitoyable, elle ne tolère pas l’approximation, elle avertit les rimailleurs : « Il y a des poètes qui méritent des coups de métrique sur les fesses ». Elle est aussi très perspicace, un peu cancanière, elle sait tout même ce que la femme du pompier de service ignore, « Quand il la trompa, la femme du pompier n’y vit que du feu ». Elle connait même tous ceux qui ont des comptes ou des contes à rendre, ou presque, « A la fin de leur vie, les frères Grimm avaient-ils encore des contes à rendre ».

La liste pourrait être beaucoup plus longue mais il faut en laisser pour les lecteurs assidus, et même les autres, de cette brillante collection. Je dévoilerai cependant ce petit dernier que j’ai particulièrement goûté : « Et si quelqu’un nous avait appris à rire l’alphabet sur les bancs de l’école ? » Excellente question vous avez bien fait de la poser à vos fidèles lecteurs !