J'ai trouvé la préface synthétique tout à fait intéressante. Elle expose bien le thème récurrent du livre : comment les japonais se sont soumis avec dévotion et frénésie à l'occidentalisation.
C'est le personnage de Naomi qui en sera l'expression, si l'on peut dire, la plus "parfaite". Son attirance pour les tenues, le mode de vie, les accessoires, les habitats, les bonnes manières occidentales la transforme vite d'une jeune adolescente simple en jeune fille arrogante, mesquine, qui vous fera grincer des dents.
Mais Jôji aura aussi sa part de responsabilité (il l'avoue lui-même) dans cette évolution. L'écrivain arrive à nous faire ressentir des émotions très différentes concernant chacun de ces personnages : l'apitoiement, la désillusion pour Jôji, l'exaspération, la haine pour Naomi.
Ces confidences nous sont adressées directement à nous par Jôji, ce trentenaire perdu lui aussi attiré par les charmes des tendances occidentales.
Un roman tout de même assez lisse et peut-être un peu trop caricatural. Est-ce une provocation ?
Elya - Savoie - 35 ans - 15 juillet 2010 |