Le jour où Kennedy n'est pas mort
de R. J. Ellory

critiqué par Clubber14, le 6 août 2020
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
Et si l'Histoire ne tenait qu'à quelques instants ?
Présentation de l'éditeur :

C’est l’une des histoires les plus connues au monde – et l’une des plus obscures. Le 22 novembre 1963, le cortège présidentiel de John F. Kennedy traverse Dealey Plaza. Lui et son épouse Jackie saluent la foule, quand soudain…
Quand soudain rien : le président ne mourra pas ce jour-là. En revanche, peu après, le photojournaliste Mitch Newman apprend le suicide de son ex-fiancée, Jean Boyd, dans des circonstances inexpliquées. Le souvenir de cet amour chevillé au corps, Mitch tente de comprendre ce qui s’est passé. Découvrant que Jean enquêtait sur la famille Kennedy, il s'aventure peu à peu dans un monde aussi dangereux que complexe : le cœur sombre de la politique américaine.
 
Sexe et manipulations, mensonges et assassinats… Dans cette histoire alternative, à mi-chemin entre 22/11/63 de Stephen King et les thrillers paranoïaques des années 1970, JFK semble avoir échappé à son destin. Mais pour combien de temps ?


Mon avis :

D'une écriture fluide, directe, sans lourdeurs ni redondances R.J. Ellory nous plonge dans une histoire haletante dont on ne peut décrocher avant d'avoir lu la dernière page.
Une petite histoire dans la grande Histoire. Une journaliste qui enquête sur l'homme le plus puissant du Monde, forcément ça peut entraîner des ennuis. Et Jean Boyd, journaliste d'investigation pour le Washington Tribune, ne va pas faire exception. Son suicide pour le moins étonnant va pousser son amour de jeunesse, le journaliste Mitch Newman, à enquêter sur les causes de celui-ci et à tirer la ficelle d'une pelote de laine qui va s'avérer bien noueuse...

Une fois de plus Ellory brille par la force des personnages qu'il met en scène, ils sont vrais, palpables, touchants par leurs erreurs et leurs imperfections. Torturés aussi, comme c'est souvent le cas dans les romans de cet auteur. Novembre 63 n'est plus la triste et fatale date que nous connaissons tous mais n'est plus qu'une date comme une autre, le Président des États-Unis n'est pas mort, il continue sa Présidence et prépare un second mandat. Mais voilà, Lee Osvald qui a raté son attentat à quelques secondes près, ne compte pas s'arrêter là. La course contre la montre a commencé.

Au-delà de la pression liée à l'enquête de Newman en elle-même, le lecteur entre dans une pression plus intime, liée à Newman et aux difficultés qu'il rencontre dans sa vie personnelle et professionnelle. Vie à demie vécue, vie gâchée par des choix passés, par un égoïsme ponctuel qui a tout bouleversé et dont les conséquences se ressentent encore quinze ans plus tard... Est-il possible pour lui de se racheter une conduite? Toute rédemption est-elle encore possible ? Quelle sera l'issue de ce purgatoire dans lequel il vit? Difficile d'en dire davantage sans spolier le lecteur...

J'ai une fois de plus beaucoup apprécié ce roman de RJ Ellory, qui demeure un de mes auteurs préférés. Ce roman-ci est beaucoup moins noir que certains autres et plus axé sur l'enquête policière en elle-même. Enquête qui prend ses marques sur des réalités historiques comme le défilé de Kennedy à Dallas en 63, les multitudes de liaisons qu'on lui prête, ses liens parfois tendus avec sa femme et son frère, etc...un mélange donc de réalité et de fiction qui font de ce roman un excellent polar que je recommande vivement....
Kennedy et Mitch 9 étoiles

Lire un R.J. Ellory, quel plaisir !

Je n’ai jamais été déçu par les bouquins de cet auteur anglais qui écrit si bien sur l’Amérique où il vit. Ce titre est un tout grand cru car il mêle avec adresse les faits historiques, des intrigues policières, une histoire d’amour et une enquête. Et cela en accrochant son lecteur sans le perdre avec une structure de roman alambiquée comme nous en avons souvent maintenant dans la littérature policière ou autre.

Mitch est le héros que nous suivons. C’est un « bon gars » sans histoires mais qui par patriotisme et pour « donner un sens à sa vie » a voulu un jour participer à l’effort de guerre qui avait lieu en Corée. Il en est ressorti meurtri, écœuré mais surtout, à cette occasion, il a perdu son amour de toujours, Jean, qui n’a pas supporté son choix. Aujourd’hui, en juillet 1964, il apprend que Jean est décédée : suicide ou meurtre ? La version officielle est celle du suicide mais Mitch ne veut pas y croire et il va se mettre sur les traces de l’être aimé et enquêter en tant que journaliste/photographe. De Washington à Dallas, il va se retrouver confronté aux personnalités de l’époque en politique, sécurité, police mais aussi pègre et mafia. Les personnages connus du grand public apparaissent au fil des pages : JFK, Bob Kennedy, Jackie, Oswald, Ruby, Warren, Mc Namara etc. Et tout en respectant les personnalités de chacun Ellory les reconstruit pour en faire SES personnages dans SA grande histoire.
Le résultat est génial et les 568 pages (de mon exemplaire) sont avalées avec avidité.

Ardeo - Flémalle - 77 ans - 12 mars 2023