Pas dupe
de Yves Ravey

critiqué par Malic, le 1 avril 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
Noir serré
Tippi est morte. Sa voiture a dévalé le ravin après avoir défoncé la glissière de sécurité dans un virage. Simple accident ? Un élément troublant quand même : que faisait donc Tippi sur la route à cinq heures du matin ? Salvatore, son mari, explique à l’inspecteur Costa que la volage allait retrouver son amant. Oui, mais pourquoi à une heure aussi matinale ? Comme Colombo, l’inspecteur Costa est prêt à classer le dossier mais il lui reste chaque fois un détail à vérifier.

Yves Ravey, qui a cette fois situé son histoire dans le comté de Los Angeles, s’inspire des codes du roman noir et du film noir, auxquels le lecteur repèrera nombre clins d’œil, à commencer par la blonde Tippi, comme Tippi Hedern, vedette de deux films d’Hitchcock.

Les personnages sont peu nombreux, Salvatore, Bruce son beau-père l’inspecteur Costa, Gladys, une voisine très observatrice. Et Tippi, morte mais si présente. L’action est resserrée aussi bien dans le temps que dans l’espace. Le style est épuré, proche de l’écriture blanche et le récit au passé composé donne une impression d’immédiateté et de naturel. L’intrigue est très classique, mais il règne dans ce court roman une tension constante qui accroche le lecteur.

Un polar qui bien qu’atypique est largement supérieur à une bonne partie de ce qu’on peut lire dans le genre. Jusqu’ici, aucun roman de cet auteur ne m’a déçu, mais « Pas dupe » est sans doute le meilleur avec « La fille de mon meilleur ami ».