Histoire universelle de l'infamie / Histoire de l'éternité
de Jorge Luis Borges

critiqué par Veneziano, le 28 mars 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Deux essais sur l'esclavage et l'infini
Dans son premier essai, Borges relate de la pratique de l'esclavage sur le continent américain, au nord comme au sud, surtout au XIXe siècle, la traite négrière ayant supplanté l'exploitation des autochtones amérindiens. Cette substitution a été fondée sur une théorie raciale, dont des bandits se sont fait l'écho de manière assez gratuite, comme Billy The Kid, lui-même le fruit de l'immigration irlandaise. La qualification d'ignominie dans le titre fait état de la conception humaniste de l'auteur et de sa proximité avec les classes sociales démunies, notamment aussi avec la classe ouvrière des quartiers nord de Buenos Aires.

Dans le second, il reprend les théories de l'éternité à travers les temps et les différents courants philosophiques, Platon, Saint-Augustin et Nietzsche constituant l'essentiel du corpus mis en branle. Platon se base sur l'intangibilité des concepts et idées, Saint-Augustin sur la création du temps par Dieu qui génère une idée particulière de l'éternité. Cet essai, passablement austère, comprend des éléments mathématiques de l'infini.

Ces deux réflexions s'avèrent intéressantes et mènent à la réflexion sur des thèmes ardus et graves et portent à la connaissance des éléments pour ce faire. Il reste nécessaire de méditer ces écrits pour pouvoir en extraire la juste teneur et le véritable attrait.