Avant que j'oublie
de Anne Pauly

critiqué par Nathafi, le 24 mars 2020
(SAINT-SOUPLET - 57 ans)


La note:  étoiles
Les adieux d'une fille
Anne et Jean-François perdent leur père atteint d'un cancer, qui était hospitalisé depuis quelques jours, victime d'une embolie pulmonaire.
Le frère et la soeur, à présent orphelins, bien que préparés à cette triste fin, peinent à l'accepter, et à remonter la pente.

Dans ce livre, c'est Anne qui raconte sa terrible souffrance. Ce thème dramatique est abordé de façon humoristique, Anne retraçant les faits de manière drôle et délicate. Elle écrit ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent, ce qu'elle voit de manière légère, avec une certaine pudeur, et pourtant, au plus profond d'elle-même, elle souffre... Elle a accompagné son père dans ses derniers moments, mais doute d'avoir bien fait.

Viennent les souvenirs, la vie avec son frère et ses parents, une enfance contrariée par les agissements d'un père alcoolique, une mère qui subissait la situation, et les enfants habitués à ces comportements. Les anecdotes défilent dans l'esprit de la jeune femme, le sourire fait place aux larmes. Jean-François, lui, semble plus marqué par cette période, plus intransigeant avec ce père qui vient de partir, mais il se débat également avec sa peine et son ressentiment.

Anne supporte tout ou presque de la suite des événements. Les funérailles, les formalités, la maison à débarrasser ; Jean-François se détache clairement de ses obligations, indifférent.

On m'avait dit, en brandissant comme une menace un rouleau de sacs poubelle, quand quelqu'un meurt, il faut agir, trier, ranger, répartir, écrémer, choisir ce que tu veux garder et te débarrasser du reste. Et plus vite que ça. C'est comme ça qu'on fait, c'est ça qu'il faut faire, tu devrais faire ça, ça t'aidera c'est sûr

Un livre qui peut parler à chacun d'entre nous, orphelins ou amenés à l'être un jour. Cet ouvrage se révèle très humain, mêlant instants drôles et moments touchants, l'émotion prend parfois le pas mais ne tombe jamais dans le mélodrame.

Une belle façon de traiter ce thème, et d'aborder le deuil des parents, ce qu'ils étaient, ce qu'il restera d'eux.
Mais qui était mon père ? 8 étoiles

Le père d’Anne Pauly est décédé d'un cancer. Le souvenir de cet homme à la personnalité complexe, qui fut souvent un cauchemar pour ses proches, était-il un tendre à la sensibilité cachée ?

Sa fille va tenter de faire la part des choses en construisant de cette manière un deuil et en tentant de se réconcilier avec le passé.

Ce livre autobiographique est à plusieurs égard émouvant grâce notamment à une humanité qui transpire de faits qui sonnent vrai mais aussi, aidée par une écriture soignée et dense, l’histoire vous prend au cœur.

On imagine aussi le travail de longue haleine de l’autrice et les relectures d’un ouvrage publié presque 10 ans après la disparition du père.

Tout lecteur pourra peut-être trouver dans ce récit intimiste les ressources nécessaires lorsque le moment viendra de faire ses adieux à un proche dont on ne découvre parfois qu’après les traits de sa personnalité.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 31 décembre 2021


Un beau récit 8 étoiles

C'est un court et très joli texte qui vient de recevoir le prix Inter (rarement décevant).
Anne Pauly raconte son deuil de son père. Si sa mère déjà décédée était une femme aimée de tous, son père ancien alcoolique a blessé beaucoup. Le frère d'Anne est encore plein de colère contre le disparu et ne veut participer à rien et en finir au plus vite. Anne, elle, s'était réconciliée avec son père et entretenait une relation forte. Elle raconte les obsèques, le tri des affaires, le temps pour tourner la page. Beaucoup d'émotions et de sourires qui se terminent par une jolie fin.
Bonne lecture

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 14 août 2020


un beau témoigne d’amour paternel 7 étoiles

Anne PAULY nous livre un roman touchant et réaliste, avec des notes d’humour sur ce personnage banal et unique qui a été son père. Ce récit parle à tous ceux et celles qui ont perdu le leur et qui comme lui n’était ni célèbre, ni brillant, un homme tout simplement.
Parfois, ses propos m’ont dérangée, son style est de temps à autre trop brut, son vocabulaire peu soutenu.

Ichampas - Saint-Gille - 60 ans - 9 août 2020


Amour contrarié 7 étoiles

Un récit autobiographique, profondément humain. Anne Pauly avait manifestement besoin de coucher sur le papier tout ce qu’elle a ressenti au décès de son père. Tout, c’est à dire la peine bien sûr, mais aussi une certaine rancœur, avec cette impression de n’avoir pas su se parler, se comprendre quand il en était encore temps. Tout, ce sont aussi les bons moments, les épisodes de joie, et maintenant le besoin de continuer à vivre avec ce qui reste : le souvenir.
Un texte qui sait toucher le lecteur. Qui n’a pas connu de tels drames dans sa propre existence ?
Bien que relativement court, le dernier quart de ce livre devient fade, on ne perçoit plus l’émotion du début. Comme si, la messe étant dite, il fallait désormais passer à autre chose.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 12 juillet 2020