La femme qui ne savait pas garder les hommes
de Vénus Khoury-Ghata

critiqué par Jfp, le 22 mars 2020
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
la poétesse et ses deux maris
Au retour de l’incinération de son compagnon au crématorium du Père-Lachaise, la narratrice achète des abricots et se lance dans la préparation de confitures. Une occupation peu banale mais qui va lui donner le temps de faire affluer les souvenirs. Le souvenir de cet homme, parti conquérir la toison aux Amériques et revenu finir sa vie auprès d’elle, dans cet appartement parisien hanté par celui qu’elle ne cessera d’appeler son "jeune mari". Ce scientifique brillant, elle ne l’a jamais oublié, ni accepté sa mort prématurée, il vit toujours avec elle, parmi les objets qui l’entourent. Seul son travail d’écriture et ses rencontres avec ses amis poètes donnent un sens à sa vie, au-delà du chagrin et des regrets de n’avoir su les aimer. Dans ce court roman, Vénus Khoury-Ghata se livre comme elle l’a rarement fait, avec toujours cette même qualité d’écriture, aux confins de la poésie. On peut y trouver de l’affectation, et un certain goût pour la mise en scène de ses propres sentiments, mais on ne peut rester insensible à la magie des mots et leur pouvoir évocateur.