Le Chant des Runes, Tome 04: Les Mines de Motsognir
de Sylvain Runberg (Scénario), Jean-Charles Poupard (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 17 mars 2020
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
LES PEUPLES DE L’AUTRE MONDE…
L’histoire de ce quatrième volume de la série «Le chant des runes», commence exactement là ou s’était arrêté le volume précédent. Eva et Josef sont donc maintenant tout au nord de la Suède, sur la trace des réfugiés syriens, car ils savent maintenant qu’ils ont été kidnappés par les Ossedax, et pour le compte des Nains Orfèvres.

Toujours aidés par Jonne, la chamane Sami, et maintenant alliés aux éleveurs de rennes Samis,- qui depuis des siècles voient leurs troupeaux décimés par les Ossedex -, nos deux héros découvrent que deux membres d’un gang de bikers local fournissent de grandes quantités de nourriture pour humains aux Nains Orfèvres. Une expédition lourdement armée est montée, pour découvrir l’emplacement exact de la mine d’or où les nains orfèvres retiennent en esclavages les humains et tenter de les libérer…

Mais, ce que nos deux enquêteurs ignorent c’est que tapie dans l'ombre, une entité bien plus maléfique, plus puissante et bien plus dangereuse que les Ossedax et les Nains Orfèvres, suit à la trace tous leurs faits et gestes…

Disons-le tout de suite, ce quatrième tome est certainement le plus réussi de la série ! Le scénario du belge Sylvain RUNBERG (*1971) est très abouti. Il a gagné en dramaturgie, est devenu plus sombre et plus intense, - servi il est vrai par les couleurs de Guillaume LOPEZ qui ne souffrent aucun commentaire! -, et nous permet même de découvrir l’histoire de Josef et de sa famille de chamanes.
Le scénario est solide, - on sent que le scénariste s’est très bien informé sur son sujet -, les événements s’enchaînent bien, malgré le fait que l’intrigue se poursuit toujours sur deux enquêtes parallèles, - l’une policière plus classique, l’autre surnaturelle avec les créatures des mythes et légendes nordiques -, et nous tiennent bien en haleine!
M. RUNBERG termine ici l'intrigue débutée dans le tome précédent (l’enlèvement de réfugiés syriens en Suède), clôturant ainsi le second cycle de la série, tout en continuant l'intrigue principale, qui, elle, se poursuit depuis le premier tome. Seul bémol, la fin trop rapide, un peu trop bâclée, et un peu trop «capillotractée » pour être crédible…

Mais, car il y a toujours un mais, malheureusement les dessins du français Jean-Charles POUPARD (*1985) ne sont toujours pas à la hauteur d’une série aussi ambitieuse et d’une aussi grande qualité!
Si les décors sont toujours aussi bien travaillés (voir le parlement Sami Suédois à Kirlina Pg15-16), les personnages sont eux toujours aussi mal dessinés! C’est simple, encore une fois on ne les reconnaît pas, et ils ont des visages qui une fois de plus ont changé par rapport au volume précédent! Hormis les créatures de l’autre monde, très bien dessinées, ça manque de détails, de précision. P. ex. le tatouage d’Eva qui change de dessin et de place, son pansement au nez qui apparaît et disparaît au gré des cases… Même le roi de Suède, Gustave II ADOLPHE (1594 – 1632), ne ressemble pas aux portraits que l’on a gardés de lui, et ne parlons pas des personnages du peuple Samis, qui ressemblent à tout… Sauf à des Samis!

Je termine ma lecture plutôt satisfait et attends impatiemment la suite, pour enfin voir si oui ou non, on a ici une grande saga?