Quand le cerveau devient masculin
de Jacques Balthazart, Benjamin Peylet

critiqué par Colen8, le 21 février 2020
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« On ne nait pas homme, on le devient (1) »
Rares sont les chercheurs en neuroendocrinologie dans la communauté anglo-saxonne à mettre encore en doute des différences morphologiques, neurophysiologiques et fonctionnelles de plus en plus nombreuses observées entre les cerveaux masculins et féminins. Ces différences expliquent bien des comportements sociaux innés que le principe d’égalité propre à la France cherche à minimiser au profit de l’éducation et de la culture, dans la mesure où perdure chez nous une confusion entre égalité des droits et identité des genres.
Le genre de l’embryon neutre après la conception se différencie entre masculin et féminin sur le plan anatomique d’abord, cérébral un peu plus tard, par un jeu complexes d’hormones activées à certaines phases de la grossesse, la testostérone induisant l’œstradiol qui se retransforme en testostérone pour masculiniser-déféminiser l’enfant destiné à être un garçon. Ce sont des gènes du chromosome X doublement présent chez les filles qui agissent à nouveau peu avant et peu après la naissance : ils vont déterminer très tôt les orientations sexuelles des enfants à naître, précédant la période de latence hormonale après laquelle celles-ci s’exprimeront de façon plus explicite à partir de la puberté.
Tout aussi certaines que les plages de recouvrement en aptitudes, en préférences, en comportements existent des différences marquées entre individus masculins et féminins, à nouveau mesurables par les récepteurs à la vasopressine chez les hommes, les récepteurs à l’ocytocine chez les femmes, la prévalence variable de certaines maladies, de même que par les effets des médicaments lesquels sont rarement testés spécifiquement pour les femmes. Plus précisément se produit une cascade d’effets aboutissant à des sexes différenciés : le sexe génétique (XX ou XY), le sexe gonadal (testicules ou ovaires), le sexe hormonal (à partir de la puberté), le phénotype régissant l’apparence et la sexualité. Sur ces différences de base viennent se greffer des accidents de développement sélectionnés par l'évolution donnant lieu à un large spectre de comportements identitaires et sexuels.
Un glossaire définit les termes techniques utilisés à l’usage des lecteurs moins avertis sur ces questions toujours controversées d’évolution, de biologie, de génétique, d’épigénétique, de comportements sociaux, d’orientation sexuelle.
(1) Adage attribué à Tertullien, repris par Erasme dans un sens générique pour définir l’humanisme, décliné au féminin par Simone de Beauvoir dans « Le deuxième sexe » avec la phrase devenue le slogan des féministes : « On ne nait pas femme, on le devient ».