La partie de trictrac
de Prosper Mérimée

critiqué par Veneziano, le 21 février 2020
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Un récit fougueux interrompu
Le capitaine d'un navire décide de raconter une histoire vive, afin de tuer l'ennui de ses convives. Elle met en scène Roger, son meilleur ami. Il triche au jeu et en profite pour séduire une jeune femme de l'assistance, dénommée Gabrielle, qui se trouve être actrice et dotée d'un caractère affirmé. Un soir de partie de tric-trac jouée avec un Hollandais, Roger commence par perdre, puis gagner sa mise, au point de ruiner son partenaire de jeu, qui finit par mettre fin à ses jours. Rongé par la culpabilité, Roger confesse avoir triché non pas tant pour la séduire que pour le plaisir de la partie. Lors d'une bataille en mer, Roger obtient la promesse d'un ami d'être jeté par dessus-bord, en alternative au suicide. Or, il s'avère blessé au combat.
Et c'est le narrateur, le capitaine de navire, est interrompu par l'annonce de l'approche d'une baleine, qui constitue la fin abrupte de la nouvelle.
Par ce récit court que Mérimée interrompre de manière brutale, voire grossière, il prend le pari de frustrer la lectrice et le lecteur, de manière gratuite, alors que la narration est bien menée, l'intrigue portée par des rebondissements nombreux. L'auteur s'offre le luxe un tantinet pervers d'un plaisir gâché.