Les dames à la licorne
de René Barjavel, Olenka de Veer

critiqué par Bluewitch, le 21 juillet 2004
(Charleroi - 45 ans)


La note:  étoiles
Iles de beautés
Saga familiale sur le ton de légendes locales, ce roman tente de délivrer l’atmosphère mystérieuse, ensorceleuse de ces terres irlandaises où la passion des âmes doit égaler celle des corps et des cœurs.

C’est la famille de Sir John Greene qui sera au centre ce livre, son ascendance, comme sa descendance, ainsi que son attachement pour l’île de Saint-Albans, mère de son histoire. De ses filles, c’est Griselda, la plus farouche, qui sera l’expression de croyances païennes qui lui annoncent un destin extraordinaire, celui d’une union avec un fils de roi…

Difficile de trop en conter sans ôter le principal intérêt que revêt ce roman, qui est celui du croisement entre les légendes, l’Histoire et la beauté des lieux. S’il prône avec sans doute beaucoup de conviction la fougue irlandaise, il n’en manque pas moins un soupçon pour être une vraie réussite mes yeux. Un peu trop de naïveté, ça sonne parfois un peu faux tout en étant un assez beau récit, malgré tout.

Peut-être ces quatre mains ne se sont-elles pas aussi bien accordées qu’elles ne le pensaient, mais il n’en reste pas moins une jolie musique…
Cocktail 7 étoiles

La descendance comtale et royale de l’Angleterre remonte aux années 900 avec la rencontre que Foulque 1er, dit « Le Roux » fit avec une charmante licorne. De générations en générations, au fil des alliances avec les lions, s’établit toute une dynastie de descendants de ceux-ci qui perdura au fil des siècles jusqu’à l’actuelle souveraine, Elizabeth II. L’Irlande, d’abord indépendante et gérée par toutes sortes de roitelets en guerre permanente les uns contre les autres, fut vite conquise par les Anglais qui s’y taillèrent d’immenses propriétés qu’ils faisaient cultiver et entretenir par des paysans irlandais qui devaient verser une forte redevance au Landlord, lequel en rétrocédait une part au trésor de la couronne. Quand un paysan ne pouvait pas payer pour une raison quelconque (mauvaises récoltes, maladie de la pomme de terre, etc), il était jeté en prison et sa maison était détruite. Très rares étaient les landlords un peu compatissants. L’un d’eux, sir Jonathan, pour avoir dispensé ses gens de la taxe, y laissa toute sa fortune et perdit même son magnifique domaine de l’île de Saint Albans. Un de ses successeurs charitables, sir John Greene, n’eut pas un meilleur sort. Marié et père de cinq filles, il les vit toutes partir soit pour entrer dans les ordres comme Alice, soit pour se marier avec son chauffeur comme Griselda avant de devoir quitter l’île complètement ruiné…
« Les dames à la licorne » se présente comme un roman hybride, aux frontières du fantastique, de l’historique, du sentimental et même du biographique. En effet, l’histoire de Greene et de ses cinq filles est authentique, car ce personnage est en fait un ancêtre d'Olenka de Veer, la co-auteure de l’ouvrage. L’ensemble forme donc un cocktail un peu bizarre qui part de la nuit des temps, celui des légendes du cycle arthurien pour s’achever de nos jours avec Olenka de Veer retournant sur l’île irlandaise en question avec la crainte de voir tous ses rêves déçus. Au-delà de l’histoire de ces deux familles de notables anglais et écossais tombés amoureux de la verte Erin et au-delà des destinées amoureuses des cinq filles, le lecteur pourra être fortement intéressé par tout le volet fantastique du début en forme de très longue introduction historique et mythique (rappelant beaucoup « L’enchanteur ») et également par le récit des longs siècles de souffrance d’un petit peuple opprimé et colonisé de bien cruelle manière.

CC.RIDER - - 66 ans - 28 août 2022


Une déception ! 4 étoiles

Je suis d'accord avec la critique de "Rat noir" !

Heureusement que l'Irlande et ses légendes me fascinent sinon je ne serais jamais allée jusqu'au bout !!!
Il m'a fallu attendre 250 pages sur 400 avant que l'histoire ne débute réellement !!!
Le seul point positif de ce livre est selon moi la description de l'île de St Albans.

Je crois que, René Barjavel et moi, cela fait deux (j'ai tenté "La Nuit des Temps" il y a x années...)!!

Corasirene - - - ans - 6 mai 2012


Envoûtant 9 étoiles

Ce livre, écrit de la plume magique de René Barjavel m'a vraiment beaucoup plu. L' histoire se déroule dans un pays fascinant : l'Irlande. Elle nous est peut-être racontée très lentement, mais c'est ainsi que se met en place toute la poésie de ce conte. Les personnages sont amicaux, les paysages un vrai rêve, tout comme certains passages. Il ne faut pas forcément en demander plus...

Dadatte - - 33 ans - 23 décembre 2010


Oui mais ... 5 étoiles

fan de René Barjavel, j'ai été un peu déçu par ce roman.
Peut être plus destiné à un public féminin ...

RenéBarjavel - - 46 ans - 30 septembre 2005


Du Barjavel... 10 étoiles

J'ai beaucoup aimé ce roman, peut-être parce que j'aime cette époque où est censée se dérouler l'histoire!!
Je pense que c'est vraiment un livre à lire. Il m'a donné envie de découvrir les îles britanniques et bretonnes!

Clairesrc - - 39 ans - 7 septembre 2005


Sans plus 3 étoiles

Ca commence bien, avec une histoire d'origines dynastique qui, à défaut d'être crédible, permet de ne pas s'ennuyer. Mais rapidement, l'intrigue s'enlise sur cette petite île tellement coupée du monde qu'il ne s'y passe rien. Ou plutôt si. L'aînée des filles tombe amoureuse du chauffeur de sa tante, un irlandais. Mais ce dernier disparaît. Elle apprend plus tard qu'il est en fait un chef de la résistance nationaliste et qu'il a été gravement blessé. Elle le sauve, puis part avec lui. seulement voilà, sa soeur est amoureuse d'un soldat anglais. problème? pas du tout car les deux n'ont pas l'occasion de s'affronter. et tout se déroule si lentement que l'ennui revient. De plus, toute l'histoire se déroule entre élites aristocratiques avec seulement de vagues allusions au petit peuple qui lui, meurt de faim dans les campagnes. Le beau rôle est donné aux nobles pacificateurs, cultivés, libérateurs (irlandais), ou à peine méchants (anglais), bref, l'idéal type que l'on se faisait des élites devant "guider" le peuple au dix-neuvième siècle. Je finirais par croire que Barjavel est royaliste.

Rat noir - - 40 ans - 25 juillet 2005