Ici les aubes sont plus douces
de Boris Vassiliev

critiqué par Patman, le 11 février 2020
(Paris - 62 ans)


La note:  étoiles
l'adjudant et ses drôles de dames.
Nous sommes en Carélie, en 1942. A quelques dizaines de kilomètres de ce petit poste de défense anti aérienne en arrière du front, les Allemands assiègent Leningrad. Mais ici la vie est douce et la petite garnison commandée par l'adjudant Fiodor Vaskov vaque à ses occupations comme si de rien n'était. Lorsque le commandant vient inspecter la position, il est outré par la nonchalance et le laisser-aller des hommes et décide de les envoyer dans un endroit où ils seront plus utiles. Seul le vieux Vaskov restera pour commander un peloton de remplaçants... ou plutôt de remplaçantes, car se sont des jeunes femmes soldates qui lui sont affectées ! Pour le vieux soldat bougon et quelque peu misogyne, c'est une tuile ! La cohabitation au début est difficile entre l'adjudant chef et ces jeunes filles qui le font tourner en bourrique, mais petit à petit des liens se tissent. Lors d'une attaque aérienne nocturne, les donzelles se montrent à la hauteur en abattant un bombardier ennemi. Elles gagnent ainsi le respect de Vaskov. Mais bientôt, un danger bien plus grand se profile et c'est là que se révélera tout le courage des jeunes filles.

Ce roman de Boris Vassiliev a été publié en 1969. Grand succès en URSS, il sera adapté au cinéma une première fois en 1972 sous le titre "Ici les aubes sont calmes" et connaîtra une carrière internationale (primé à Venise et nommé aux Oscars). Sous prétexte d'un roman de guerre, c'est surtout une très belle galerie de portraits finement ciselés que nous offre Vassiliev. Le vieux Fédia qui cache de vieilles blessures sous ses dehors bourrus. Puis toutes ces jeunes filles engagées volontaires pour diverses raisons; Rita, dont le mari officier a été tué dès les premiers combats, Sonia, l'étudiante juive de Minsk dont la famille a été exterminée, Galia qui a menti sur son âge pour s'engager un peu par jeu, Génia, la maîtresse d'un Colonel, etc.
Voici donc un joli moment de lecture et l'occasion de découvrir un auteur un peu oublié, avec un petit parfum suranné de lyrisme communiste et de lendemains qui chantent.